La ligue nationale de la littérature populaire, nouvellement créée, se donne comme mission la sauvegarde et comme devoir la mémoire... Chaque peuple et ce, depuis la nuit des temps, a un patrimoine culturel et artistique, issu de ses ancêtres, qui constitue une richesse à protéger et une identité à valoriser. L'une de ces richesses culturelles est la littérature populaire en général et la poésie en particulier. La ligue nationale de la littérature populaire, nouvellement créée et présidée par un jeune poète, Toufik Ouamane, a voulu être le précurseur de cette mission de sauvegarde, de revalorisation et de protection. Dans ce but, une rencontre de trois jours s'est tenue dans la wilaya de Tipaza durant les 23, 24 et 25 de ce mois d'octobre 2007, en présence de poètes, de chercheurs et de journalistes nationaux et arabes. Le Liban, l'Egypte, la Tunisie, le Maroc et l'Algérie, représentés par des poètes et chercheurs se sont donné rendez-vous dans ce site historique pour se concerter sur un sujet qui leur tient à coeur, pour débattre d'un problème qui concerne leur identité culturelle et surtout établir un état des lieux de la situation pour enfin en sortir avec des recommandations concrètes et efficaces. Ferhane Nacer et Georges Zaki El Hajj du Liban, Sayed Hidjab, Djamel Bkhit et Hamad Khaled Chouaïb d'Egypte, Ahmed Messih du Maroc, Ahmed Bennani de Tunisie, Kamel Cherchar, Yacine Bouchareb et Abdelghaffar Abdelhafidh d'Algérie et de nombreux autres poètes se sont succédé pour informer l'assistance de la situation de la littérature populaire dans leur pays, établir un diagnostic aussi succinct et aussi juste que possible des problèmes rencontrés, de délimiter les zones de recherche pour surtout sortir avec une plate-forme et une liste de recommandations en mesure de réhabiliter un patrimoine culturel jusque-là marginalisé, pour ne pas dire ignoré. Entrant dans le cadre des manifestations, «Alger, capitale de la culture arabe 2007», fortement soutenue par le ministère la Culture qui était présent en la personne de son représentant, M.Sidi-Moussa, appuyée par la wilaya de Tipaza à travers son wali et son directeur culturel, rehaussée par la présence du directeur général de l'Onda, le directeur de l'Oref et quelques journalistes, cette première rencontre de la littérature populaire arabe s'est donné comme thème, «la situation de la poésie dans l'actualité d'aujourd'hui». De nombreux sujets y ont été abordés par les poètes et chercheurs présents à ce rendez-vous, qui, même différents par leurs dialectes, sont tous unis par un seul et même souci, celui de voir ce patrimoine culturel si cher à leur coeur, sortir du néant, défier les obstacles et marquer leur identité. Il était question de débattre de la relation que pouvait avoir la poésie avec les problèmes d'actualité du monde arabe, de son histoire, de ses interprétations, de sa diversité, aussi bien orale qu'écrite, de son influence sur le cours des évènements comme l'a prouvé l'Histoire à travers de nombreuses nations...Ne dit-on pas que la poésie est la conscience des peuples? C'est à travers cela, à travers les thèmes abordés, les lectures entreprises, les poèmes lus et chantés, les beaux vers échangés, par un amoureux transi, un soldat révolté, un poète déchu, un homme déçu, un nationaliste convaincu, un Algérien amoureux de ses couleurs nationales, un Egyptien fier de ses pyramides, un Libanais conscient de la richesse de sa patrie, à travers tout ceci et durant trois jours, à travers tout simplement un Arabe fier de son arabité, la première rencontre de la littérature populaire s'est voulue un pas vers la réhabilitation de ce patrimoine, un rendez-vous précurseur d'autres rendez-vous de ce genre où il sera question d'un pan important de l'histoire culturelle arabe qu'il faut sortir de l'anonymat et à laquelle il faut rendre justice. A l'issue de cette rencontre, il a été décidé la création de la Ligue maghrébine de la littérature populaire, dont le siège sera à Alger, qui sera présidée par Toufik Ouamane et qui se chargera, entre autres, de contacter la Libye et la Mauritanie pour les associer à cette ligue et rassembler tous les auteurs de littérature populaire nationaux. Des recommandations ont également été suggérées au terme de la clôture des travaux parmi lesquelles on citera, la continuité des recherches relatives à ce domaine par la tenue constante de telles rencontres, élargies à d'autres pays; l'organisation d'hommages aux grands noms de ce genre littéraire, l'édition d'une anthologie de la poésie populaire arabe ainsi que la publication des actes de ce colloque. Cette rencontre et bien qu'elle ne soit encore qu'à ses tout débuts, ce qui expliquerait certaines défaillances signalées ça et là par des poètes qui se sont sentis mis à l'écart, ou par certaines personnes qui auraient aimé être au diapason, il est à signaler qu'une telle initiative est à encourager fortement, en lui attribuant l'aide nécessaire aussi bien morale que financière afin que notre patrimoine culturel populaire arabe, partie indissociable de notre identité, soit préservé...