Griefs Le président de la Laddh a estimé que le maintien de l?Etat d?urgence ouvre la voix à toutes les répressions, empêche l?exercice des libertés démocratiques et la libération du champ politique et médiatique. Au cours d?un point de presse tenu, hier mercredi à Alger, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l?Homme (Laddh), maître Ali Yahia Abdenour, s?est énergiquement élevé contre les peines infligées à 11 personnes et les mandats d?arrêt émis contre 5 de ses représentants dans la wilaya de Ghardaïa, qui a été récemment le théâtre de violentes émeutes. Pour sa part, le vice-président de la Laddh, Me Hocine Zehouane, a déclaré : «Nos militants ne sont pas des voyous pour mériter un tel sort.» Selon Ali Yahia, c?est le wali de Ghardaïa qui a ordonné l?arrestation de ces militants des droits de l?homme et envenimé la situation en refusant de recevoir les commerçants contestataires. Pour ces raisons, le président de la Laddh a exigé son départ. De même, il a demandé la remise en liberté provisoire des personnes condamnées et la cessation des poursuites engagées contre les militants de la Ligue. Sur un autre plan, Me Ali Yahia a estimé que le maintien de l?Etat d?urgence ouvre la voix à toutes les répressions, empêche l?exercice des libertés démocratiques et la libération du champ politique et médiatique. Pour lui, l?Algérie est un véritable Etat policier car comptant «un agent des services de sécurité pour 4 citoyens». A ce propos, le doyen des défenseurs des droits de l?Homme en Algérie fera savoir que les effectifs de la Gendarmerie nationale et de la police sont passés de 16 000 agents en 1992 et 21 000 policiers au début des années 1990 à 103 000 gendarmes et 120 000 agents de l?ordre aujourd?hui. Et de s?interroger : «Pourquoi avec tant de forces, on n?arrive toujours pas à éliminer les 400 terroristes toujours présents dans les maquis ?»