La Ligue s'est dite solidaire des journalistes condamnés et emprisonnés et demande leur libération. Les journalistes célèbreront aujourd'hui la Journée mondiale de la presse. Une occasion pour faire le bilan de la corporation, mais aussi de la situation des libertés. En Algérie, cette liberté reste sujette à moult controverses. Même si la presse a franchi d'importants pas, depuis la décision d'ouvrir le champ médiatique en 1989, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. Le pouvoir contrôle toujours le secteur des médias lourds. Une mesure irréversible, du moins jusqu'à nouvel ordre. Le président Bouteflika a expliqué ce choix par le souci de «préserver ce secteur des dérives enregistrées dans le secteur de la presse écrite». Une position qui n'est pas partagée par des observateurs. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) a dressé un bilan des plus critiques de la situation des libertés dans notre pays à l'occasion du 1er mai, Journée internationale du travail, et du 3 mai, Journée mondiale de la presse. Dans un communiqué transmis à la rédaction et signé par Me Ali Yahia Abdenour, elle a dénoncé, en particulier, «les violations massives, flagrantes, systématiques de la liberté d'expression et de la liberté syndicale». Rebondissant sur l'actualité politique, et après avoir rappelé que la liberté d'expression est un droit élémentaire, la Ligue s'est dite solidaire des journalistes condamnés et emprisonnés et demande leur libération. «Nous soulevons une protestation forte et solennelle contre les procès faits aux journalistes». «La première urgence est de mettre fin à la répression qui frappe les journalistes qui a atteint un seuil inacceptable», souligne la Ligue. Concernant la liberté syndicale, la Laddh a mis en exergue ce quelle a qualifié de «répression» contre les syndicats autonomes, notamment ceux de l'enseignement, de la santé et du Snapap. «Le pluralisme syndical est pour le moment écarté et pourtant c'est un droit prévu par les lois du pays.» Dans ce sens, l'Ugta est mise au banc des accusés en s'appropriant «l'exclusivité de la représentation des travailleurs alors qu'elle n'est pas seule sur le terrain». A en croire les rédacteurs du communiqué, le syndicat de Sidi-Saïd ne peut jouer son rôle de défenseur des droits des travailleurs sachant qu'il est partie intégrante du système politique: «L'Ugta ne peut évoluer en dehors de ce système. Elle a tourné le dos à l'action syndicale, a abandonné le syndicalisme de protestation pour un syndicalisme de soumission», lit-on dans le communiqué.