Oran Nous sommes le 27 du mois en cours et c?est le début d?un long procès sur un crime qui a eu lieu à la rue Philippe, à Sidi El-Houari? Les membres de la cour demeurent perplexes : voici bientôt deux heures que l?accusé répète sans se lasser : «Je ne suis pas un assassin. Je ne l?ai pas tué et s?il ne m?avait pas agressé, nous n?en serions jamais arrivés là !»? En fait, depuis le jour de son arrestation, B. M. nie en bloc la préméditation du crime pour lequel il fut arrêté le 12 août 2003?, soit quelques moments après la découverte du cadavre à la rue Philippe, à Sidi El-Houari? Vers 17 heures, il n?y avait pas foule ce jour-là? De légers gémissements attirent l?attention des services de sécurité? Lorsqu?ils longent la rue Philippe, leur surprise est grande. En effet, tout en sang, un jeune homme gît dans un coin isolé, appelant faiblement à l?aide? L?arme du crime, un couteau rouge de sang, est posé à quelques centimètres de la victime? Evacuée au service des urgences, le jeune garçon succombe à ses blessures, trop profondes, deux heures après son admission? Il a reçu un violent coup de couteau au thorax. «Un coup qui, hélas, a transpercé son poumon gauche?», révèle le médecin légiste? Selon l?arrêt du renvoi, le drame aurait eu lieu à la suite d?une dispute à propos de différends? Mais voilà que l?accusé s?en tient à sa déclaration, malgré deux témoins. «B. M. a sauvagement poignardé la victime en lui assénant un coup de couteau au thorax? Il l?a fait délibérément?» Pourtant, l?accusé insiste : «Monsieur le président, je vous répète que je n?ai rien d?un assassin. Ce jour-là, B. I. est venu me retrouver muni d?une barre de fer et d?un couteau, l?arme du crime? Alors que je ne m?y attendais pas, il a tenté de m?agresser? J?étais en situation de légitime défense? Je l?ai donc repoussé et l?accident s?est produit alors même que je ne comprenais pas ce qui se passait?» Alors que l?avocate de la défense demande les circonstances atténuantes, le représentant du ministère public requiert la perpétuité, mettant en exergue la gravité des faits. Au terme des délibérations, B. M. est condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire.