L'apport de milliers d'hommes et de femmes, militants actifs ou adhérents sympathisants, dans le territoire même de la puissance coloniale, a été un moyen des plus efficaces pour élargir le front de la guerre portée en métropole même avec un effet électrochoc positif sur l'opinion de l'Hexagone qui prenait ainsi conscience de l'inanité du fait colonial français en Algérie. La Fédération FLN de France générait, et ce n'était point la moindre de ses raisons d'être, 80% des ressources financières de l'Algérie combattante. Tout un ensemble de raisons qu'il serait fastidieux d'énumérer et qui, il est vrai, ont érigé la communauté des Algériens de France et du reste de l'Europe, notamment de Belgique, d'Allemagne ou d'Italie, en véritable «poumon» financier de la Révolution. Tout un ensemble de raisons pour lesquelles le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) avait songé à élever cette Fédération FLN de France au rang de Wilaya, à l'instar des six Wilayas historiques qui subdivisaient le territoire national, lors d'une réunion qui regroupait à Tunis durant l'été 1959 plusieurs officiers supérieurs de l'Armée de libération nationale (ALN). Toutefois, il y a tout de même lieu de rappeler que la mise en place de la Fédération de France du FLN n'était pas chose aisée. Elle est passée par des péripéties qui n'ont pas eu raison, pour autant, de la détermination des hommes ayant constitué son premier noyau.