Vécu C?est le mois de carême le moins contraignant pour toutes les bourses et pour les citoyens de toutes conditions. En effet, les habitants de la capitale des Aurès sont unanimes à reconnaître qu?ils n?ont pas à se plaindre, cette année, de la flambée des prix des légumes et des viandes qui s?annonçait habituellement dès le premier jour du mois de jeûne. Certains citoyens ont même avoué avoir pris des précautions inutiles en stockant, dès le mois de chaâbane, des produits de première nécessité achetés à des prix raisonnables en prévision d?augmentations qui n?ont pas eu lieu au bout du compte durant le mois de jeûne. C?est ainsi que les prix des tomates, des courgettes, poivrons, pommes de terre, oignons, poireaux et autres, sont restés stables, de même que les viandes blanches et rouges. Pour Si Ahmed M., retraité et père de famille nombreuse, la «clémence» des mercuriales, cette année, n?est pas seulement le fait de la conjoncture et de la disponibilité des légumes et fruits de saison ; c?est le résultat d?une plus grande rigueur dans l?intervention de l?Etat qui a joué son rôle de régulateur du marché, comme en témoigne la disponibilité de la viande fraîche d?importation. De son côté, un marchand de légumes du marché de Bordj-Ghoula souligne que les prix auraient été plus bas «si l?organisation de l?approvisionnement des détaillants était meilleure à Batna, une ville irrégulièrement fournie et ne disposant pas d?un marché central». D?autres citoyens interrogés dans le même marché se plaignent que «la commune ne s?occupe pas suffisamment de l?hygiène et ne fait rien pour aménager les marchés qui deviennent boueux et inaccessibles dès que la pluie tombe». Ils souhaitent en outre que «les prix soient obligatoirement affichés, que les instruments de mesure, homologués et modernisés, la plupart des balances et des poids étant archaïques», selon eux. «Les produits doivent être calibrés et cotés en fonction du choix correspondant.» A quelques jours des fêtes clôturant le mois de jeûne, les citoyens sont nombreux à exprimer leur satisfaction. Ils soulignent que «pour la première fois depuis de nombreuses années, les prix n?ont pas grimpé durant le ramadan et, de plus, le phénomène de la délinquance ne s?est pas beaucoup manifesté. Nous passons le mois de jeûne dans la quiétude générale». A noter toutefois qu?on a observé une certaine cherté de l?habillement pour enfants, dont la demande a augmenté à l?approche de l?Aïd.