Patrimoine Le chanteur se distingue par un répertoire musical éclectique, d?un style recherché, basé sur la création et l?innovation. Les soirées ramadanesques se sont poursuives, hier à la salle Ibn Khaldoun, avec l?interprète de la chanson kabyle Djamel Allem qui, ayant célébré l?année dernière ses trente années de carrière artistique, revient au bonheur de ses fans pour enflammer la scène avec sa voix et sa musique, gratifiant son public de ses meilleures chansons, notamment celles qui l?ont fait connaître et lui ont garanti une notoriété. Devant une assistance nombreuse, Djamel Allem, toujours avec son humour pointilleux, a présenté un remarquable récital, fait de souvenirs et d?émotions, de beauté et de générosité. Son récital était composé d?un cocktail de musiques, du kabyle et du chaâbi, les deux mélangés dans des sonorités modernes, neuves et novatrices. Effectivement, Djamel Allem, soucieux de bien présenter son travail, a laissé le soin à son orchestre, Le Couscous Clan, une formation composée d?instrumentistes venus d?horizons divers, à savoir un Italien (à la basse), deux Français (à la guitare sèche et à l?accordéon) et trois Algériens (à la flûte et aux percussions), d?opérer sur ses anciens textes de nouveaux arrangements, créant ainsi des mélodies prenantes et particulièrement esthétiques. La composition de l?orchestre est harmonique, répondant pleinement et admirablement aux attentes de l?interprète qui se distingue par un répertoire musical éclectique, un style recherché, basé sur la création et l?innovation. Cela revient à dire que le jeu musical, très mélodieux et profondément travaillé, était parfait, avéré ; c?était un jeu témoignant d?une maîtrise indéniable des instruments, dont chacun venait donner au texte sa propre touche, notamment le son de la flûte, vibrant et sensuel. Djamel Allem a interprété des chansons comme Ergo, un texte parlant de l?exil, il a chanté également L?oiseau dans sa cage, une chanson de Hsissen (c?était un hommage rendu à celui-ci) qui, elle aussi, parle d?exil, de ceux qui ont quitté leur terre natale pour aller travailler là-bas, en France ou en Belgique. Il a rendu, par ailleurs, un hommage à Léo Ferré, un ami à lui, en interprétant L?âge d?or. Viennent ensuite ses grands succès comme Ouretsrou, Trabendo, Maradyoughal, et bien d?autres. Il a grandement interprété ses plus belles années, ses grands succès. Et comme il a derrière lui une trentaine d?années de carrière musicale, Djamel Allem a opté pour un pot-pourri de ses chansons. Il a interprété des extraits de ses meilleures chansons juste, selon lui, pour «rafraîchir les mémoires» et donc évoquer le temps passé. La soirée de lundi, comme toutes les autres veillées, entre dans le cadre du programme «Layali ramadan» initié par l?Etablissement Arts et Culture de la wilaya d?Alger.