Mission Généralement, ce sont les femmes qui s?occupent des préparatifs afin d?accueillir le ramadan. Elles font le tour des marchés pour s?approvisionner du nécessaire pour la cuisine : les épices «lafouahe» (ras el-hanout) ; el-djari (frik, orge ou blé) ; meloukhia (plante verte réduite en poudre). Toutes les emplettes et préparatifs doivent être terminés avant le dernier jour de chaâbane. Ce jour-là, appelé «guerche», c?est jour de fête pour les Soufis qui célèbrent l?arrivée du mois sacré. Les femmes préparent différents plats traditionnels ainsi que des gâteaux et des boissons : tout est permis à n?importe quel moment de la journée. Les principaux plats préparés sont les plus lourds : matabigues (m?hadjeb), berkoukèche (barkoukas), seffa (plat à base de plomb dont la grosseur et l?assaisonnement se situent entre le couscous et le barkoukas), lemfaouar, etc. Les femmes s?échangent les recettes et discutent tandis que les filles collectent de l?argent et se réunissent dans un endroit précis (avant, c?était sur les dunes de sable, mais les parents les empêchent d?y aller aujourd?hui à cause de l?insécurité) pour partager ce qu?elles ont acheté : des gâteaux, des confiseries et tout ce dont elles avaient envie. Tout le monde dort très tard en ce «guerche». Le lendemain, premier jour de jeûne, les femmes se lèvent tôt pour s?occuper des enfants qui ne sont pas encore en âge de jeûner. Elles font également le ménage et se rendent chez des voisines pour faire le tissage, les petits travaux manuels et le nettoyage des céréales (orge, blé) ; les hommes, de leur côté, se rendent au marché Souk El-Asr et les vieux se contentent de s?installer sur le sable pour jouer à la «rarbka», un jeu très ancien. Concernant les enfants qui jeûnent pour la première fois, il existe des habitudes que seules quelques familles conservent encore. Ainsi, pour le garçon, la mère ou la grand-mère lui passe un fil autour du cou puis de la nuque au nez : si les mesures sont égales, il peut jeûner, si ce n?est pas le cas, on le lui interdit. Pour la fille, la procédure diffère : on lui presse le nez ; s?il est mou, la petite peut jeûner !