Il est inconcevable d'apprêter des plats sans les incontournables épices. Sel, poivre, cumin, carvi, cannelle ou encore plus exotique, curcuma, gingembre et safran, sont autant de plantes aromatiques qui apportent un plus de saveur à nos aliments. La vente de ces ingrédients, durant la période du ramadhan, connaît une hausse appréciable, au grand bonheur des vendeurs. Une véritable frénésie s'empare des ménagères qui n'omettent aucun détail pour que les plats concoctés soient au top en matière de goût. Au niveau des différents marchés, l'étal du vendeur des épices occupe une place de choix. Il est très sollicité en ces jours de carême marqués par une attention particulière à la table. Cette dernière doit comporter outre la traditionnelle chorba, hrira ou djari, des tadjins soigneusement concocté, bien épicés comme le veut la coutume. Et la palais en redemande davantage de ces mets confectionnés dans la pure tradition ancestrale. Saléha, quinquagénaire, avoue qu'à l'approche du mois sacré, elle achète de nouvelles quantités de ces épices. «Pour ras el hanout, ce mélange de douze épices conçu spécialement pour les sauces rouges, je n'hésite pas à en commander chez une famille de Biskra. Rien ne remplace cette épice composée pour la préparation des mets épicés et raffinés au goût du terroir», explique-t-elle. Le répertoire gastronomique algérien ne saurait se passer des ces épices en grains ou en plantes. Hormis le rajout de la saveur dans les préparations, les épices disposent de véritables vertus répertoriées depuis des millénaires. Aussi bien pour leurs vertus toniques, diurétiques et dégraissantes, ces herbes et épices ont, depuis des millénaires, été reconnues comme médecine douce naturelle. A tel point qu'elles constituaient une monnaie d'échange dans les cités antiques. Cette place de choix impériale est maintenue de nos jours.