Démissions Achevant leur mission, des hauts responsables de l?Administration Bush disent vouloir maintenant «changer de vocation». Sitôt réélu, Bush a su que pour quatre ans supplémentaires dans de «vieilles chaussures», il lui faudra du sang neuf. Il a précisé la semaine dernière qu'il y aurait des «changements» dans son équipe gouvernementale. Histoire peut-être de ne pas répéter l?erreur fatale de Nixon qui, en 1972, a commis l?irréparable en reconduisant la totalité de son staff. Hier, les premiers départs étaient annoncés en attendant d?autres dans les jours à venir. Les ministres américains de la Justice John Ashcroft, 62 ans, et celui du Commerce Don Evans, 58 ans, ont remis leur démission au président. John Ashcroft a indiqué dans sa lettre de démission qu'il estimait que «le ministère de la Justice serait mieux servi par une nouvelle direction et une nouvelle inspiration». «Je pense que mes énergies et mes talents devraient être dirigés vers d'autres horizons», a ajouté M. Ashcroft, un représentant de la droite conservatrice américaine. Ashcroft avait notamment fait adopter le «Patriot Act» après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, un ensemble de mesures législatives destinées à lutter contre le terrorisme. Don Evans, qui est l'un des plus proches amis du président Bush, souligne, pour sa part, qu'«avec les promesses de votre second mandat, j'ai conclu avec un profond regret qu'il était temps pour moi de rentrer chez moi», au Texas, où il a fait fortune dans le pétrole. Il était l'homme de toutes les missions et un confident du Président avec lequel il partageait également une foi profonde, fréquentant les mêmes cercles chrétiens évangéliques. «Don Evans est l'un des mes amis et conseillers les plus plus proches», a souligné Bush dans un communiqué, mardi, en le remerciant pour ses services. Des analystes américains avancent d?autres noms. Donald Rumsfeld, le patron du Pentagone, souhaite rester dans ses fonctions, au moins le temps de gagner la guerre, d'achever la réorganisation de l'armée et de mener à bien le redéploiement des troupes en Europe et en Corée du Sud. L'autre grande figure de l'Administration est plus incertaine : Colin Powell, le secrétaire d'Etat, laissait entendre depuis longtemps qu'il préférerait partir. On lui prête le désir de retourner dans le privé ou de prendre la tête de la Banque mondiale. Tom Ridge, le ministre de la Sécurité intérieure, serait également sur le départ, pour retourner dans le privé.