Rappel Créé par la Caisse nationale d?assurance chômage (Cnac), il est opérationnel depuis 8 mois. Depuis son lancement par le président de la République en avril 2004, près de 12 000 dossiers à travers le territoire national ont été déposés dont 1 500 ont été jugés acceptables. A Alger, à peine 319 dossiers ont été déposés dont 5 rejetés, car non conformes aux critères (des projets sans intérêt qui ne créent pas de postes de travail, tels que le transport de marchandises avec camions, disque-jockey?). 14 dossiers ont été ajournés faute de complément de dossier, mais «heureusement pour ces futurs promoteurs, ils auront mercredi prochain notre avis favorable», déclare M. Hamadache, le chef du département des prestations à la direction régionale de la Cnac d?Alger-Centre. Malgré l?absence d?attestation de travail ou de diplôme pour compléter le dossier, 33 postulants parmi les 108 sans certificat de travail ni diplôme, qui avaient déjà occupé des postes de travail clandestins (sans papiers, sans assurance), ont pu obtenir un certificat d?éligibilité et 32 ont déjà déposé leur dossier complet au niveau des banques. «Pour ne pas rejeter les dossiers des candidats sans aucune qualification (diplôme, attestations), ajoute M. Hamadache, nous avons procédé à l?organisation depuis avril dernier de tests d?évaluation, de qualification sous forme d?examens dans des centres de formation professionnelle pendant 1 à 2 jours afin de les voir en pratique réelle du métier ? soi-disant ? déjà exercé ce qui voudra dire qu?ils ont de l?expérience dans le domaine de leur projet et c?est nous qui leur délivrerons des attestations.» 12 500 personnes ont contacté la Cnac d?Alger, mais seulement 319 sont revenues y déposer leur dossier. «Nous sommes dans l?expectative et nous sommes inquiets, nous nous attendions à plus?», s?inquiète M. Hamadache. Plusieurs suppositions ont été émises, à savoir, entre autres, que les chômeurs ont, peut-être, été mal informés. Ce qui a poussé les services de l?agence d?Alger à envoyer, selon M. Hamadache, des dépliants et des affiches aux 13 daïras d?Alger afin de sensibiliser les chômeurs âgés de 35 à 50 ans, «en vain», déclare-t-il. «Les walis délégués n?ont pas suivi l?opération et n?ont pas fait leur travail, ce qui nous a poussés à nous déplacer directement à la source en contactant les 57 communes d?Alger pour nous assurer que ces affiches et dépliants seront distribués correctement et collés aux murs au lieu d?être jetés ou mis de côté.» Dans le même but, la Cnac d?Alger s?engage, elle-même, à sensibiliser ces chômeurs et organisera du 20 novembre au 2 décembre des portes ouvertes sur le dispositif 35-50 ans en commençant par les communes les plus éloignées d?Alger (Zéralda, Rahmania, Mahelma et Souidania) à raison de 3 jours par commune. Ces journées seront par la suite organisées à Alger et ses environs au cours de l?année 2005. La condition d?une inscription datant d?au moins 6 mois à l?Agence nationale de l?emploi (Anem) a, à son tour, démotivé les chômeurs. Même l?apport personnel du postulant a constitué un obstacle. «On est chômeurs, on nous demande un apport personnel», proteste M. Abdelkrim, 48 ans. Par ailleurs, quelques banques ignoreraient l?existence de ce type de dispositif, car elles n?ont même pas été informées par écrit par leur direction, ce qui les a poussées à rejeter les dossiers des demandeurs de crédit. Malgré ces obstacles, M. Hamadache est toujours optimiste surtout après avoir appris qu?une banque a donné son feu vert au premier dossier concernant un projet d?auto-école. A la wilaya de Boumerdès, 125 dossiers ont été reçus à la Cnac, dont une quarantaine a déjà été soumise au comité de sélection et de validation et «est maintenant bancable», estime M. Benbouabdelah, le chef d?agence. «Mais, remarque-t-il, il y a eu la contrainte des 6 mois.» Même au niveau de quelques banques, il y a toujours des réticences, peut-être jugent-elles que c?est trop tôt pour s?aventurer avec de grandes sommes d?argent? «A Boumerdès, nous n?avons pas connu ce problème et le rejet de la banque est justifié à l?intéressé et à la Cnac», ajoute-t-il. La plupart des postulants dans cette wilaya (60%) proposent des projets dans les domaines de l?agriculture, de l?élevage et des prestations de services.