Vécu Une véritable anarchie sévit actuellement dans le secteur des transports. Etant considérée comme la seule solution à même de mettre fin aux perturbations qui agitent de façon cyclique et récurrente le transport des voyageurs dans la wilaya, la construction d?une gare routière à Béjaïa s?avère d?une nécessité impérieuse. Son inexistence, selon l'avis des autorités locales, affecte de plein fouet l?organisation du trafic des transports de voyageurs, laissant «la porte ouverte» aux dérapages dans le comportement de certains opérateurs peu scrupuleux à l?égard de la réglementation. «On ne peut pas mettre un policier, ni un gendarme derrière chaque bus», a répondu, lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), le directeur des transports aux élus en évoquant l?état du secteur en général et celui du transport des voyageurs en particulier. Bien que partageant le constat établi, ce responsable reste persuadé que tous les «ennuis et contrariétés relevés» sont le fait de l?inexistence d?aires de stationnement. «Nous avons doublé la cadence des contrôles et sanctionné 236 contrevenants, mais on y arrive pas pour autant», a-t-il indiqué, regrettant que «les efforts fournis ne soient pas appréciés à leur juste valeur». En fait, selon les observateurs locaux, la situation cache un véritable imbroglio. L?exemple le plus éloquent, selon les mêmes sources, étant «le feuilleton des conflits opposant les opérateurs entre eux ou aux passagers.» Dans l?ardeur des passions, les mésententes et conflits se règlent sur les routes sur fond de courses-poursuites infernales très risquées, poussant certains passagers, soucieux de leur sécurité, à réagir. Des scènes qui traduisent tout le malaise de la profession dont les effets auraient pu être contenus, «si les conditions d?embarquement et de débarquement étaient réunies», a déploré le directeur de wilaya des transports. A elle seule, la carence a généré une multitude d?incartades dont le non-respect des horaires, la sortie délibérée des circuits, notamment aux heures de pointe, l?exploitation clandestine de lignes non autorisées, induisant ainsi des effets négatifs sur la qualité des prestations et, par ricochet, sur le moral des usagers soumis régulièrement à rude épreuve. Combinée à la fréquence des «grèves locales» dans le secteur, cette situation a fini par assombrir le tableau, souligne-t-on. La situation est telle que désormais, en désespoir de cause, de plus en plus de voix s?élèvent pour réclamer la réhabilitation du rail sur le tronçon reliant, sur le flanc occidental, Béjaïa à Beni Mançour, déjà existant mais tombé en désuétude vu le manque de sécurité dans les trains.