Les habitants de cette localité sont horrifiés par l?incendie de leur mosquée intervenu dans la nuit de mardi à mercredi. Selon certaines sources, il s?agit d?un acte criminel avec pour origine un règlement de compte. Pour d?autres, la piste terroriste n?est pas à écarter. «On a brûlé le Saint Coran !», c?est par cette phrase pleine de dépit qu?el hadj Rabah, un fidèle de la mosquée El-Mesdjid el-Markazi de Meftah a voulu commencer par narrer tristement ce qui s?est réellement passé dans la nuit de mardi à mercredi dans ce lieu de culte, construit dans les années 1940 puis rénové et ayant subi des travaux d?extension juste après l?indépendance. Cette nuit-là, des flammes jaillissaient de tous les coins. Il était presque 4h. «Je me suis réveillé comme d?habitude, c'est-à-dire à 5h, pour aller faire la prière du sobh et c?est à ce moment que j?ai constaté, impuissant, les dégâts. Il y avait l?imam et quelques personnes qui voulaient à tout prix venir à bout des flammes qui avaient déjà dévoré une partie de la mosquée», se lamentait ce vieux qui n?en revenait pas. Des heures après, le spectacle n?était, encore ce matin, que désolation : des centaines de livres du Coran ne sont que braises et tas de feuilles calcinées par le feu. D?autres manuscrits, des livres de fiqh et d?initiation à l?Islam, sont entièrement brûlés. Des dizaines de tapis dégagent une odeur suffocante alors que dans la cour principale de la mosquée, des haut-parleurs, un micro et du matériel de sonorisation jonchent encore le sol. Mais qui aurait pu commettre cet acte blasphématoire et infâme : s?en prendre à la maison d?Allah ? S?agit-il d?un acte terroriste qui rappellerait les années de braise connues par Meftah, la perle d?antan du Tell blidéen, ou alors d?un acte immoral de vol ? Pour si Abdelatif, un quinquagénaire habitué de cette mosquée, ce ne sont ni les terroristes ni les voleurs qui ont brûlé les lieux. Lui, il veut plutôt «explorer» une autre piste. «Tout le monde parle, ici, de fitna. Apparemment, on veut chasser l?imam en poste depuis 1994 et ce sont quelques jeunes qui affichent, depuis longtemps, leur courroux en voulant placer l?un des leurs. C?est plutôt ça qui aurait allumé le brasier», pense-t-il. Mais pour un autre habitant de la ville de Meftah, il ne s?agit, ni plus ni moins, que «de voleurs sans foi ni loi qui prennent tout ce qu?ils trouvent, même le Coran». Et la version de l?imam ? M. Sahnoune, 56 ans originaire de Aïn Defla, imam en place depuis 1994, était ce matin absent, mais l?on nous a informés qu?il avait déposé une plainte contre X quelques heures après l?incendie criminel. A signaler que les dégâts occasionnés par cet incendie sont estimés à 200 millions de centimes.