Le syndicat du personnel des Nations unies a voté, hier vendredi, une motion dans laquelle il exprime son «manque de confiance» à l'égard de la direction de l'ONU, frappée par une série de scandales, tout en maintenant son soutien au secrétaire général, Kofi Annan. «Nous avons informé (les dirigeants) du manque de confiance envers la direction», a déclaré la présidente du syndicat, Rosemarie Waters, à l'issue du vote. «Notre perception de la direction est claire : ils ne sont pas transparents et ils ne rendent pas de comptes», a-t-elle ajouté. Une précédente version du texte évoquait même une motion de défiance et selon certaines sources, englobait, sans le nommer, Kofi Annan, ce qui aurait été une première dans l'histoire des Nations unies. Toutefois, la présidente du syndicat a déclaré au sujet de Annan : «Nous avons confiance en lui, nous le soutenons entièrement, il fait un travail difficile, dans des circonstances difficiles, il fait de son mieux.» «Nous voulons seulement que les hauts responsables fassent preuve de la transparence et de la responsabilité qu'il a prescrites pour l'organisation.» Selon des sources internes, le mouvement de grogne est lié à l'annonce, la semaine dernière, que M. Annan avait exonéré le Singapourien Dileep Nair, secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne, accusé de favoritisme et de harcèlement sexuel. Cette affaire avait été précédée de la révélation, en juillet dernier, que le secrétaire général avait déjà exonéré le Haut Commissaire pour les réfugiés, Ruud Lubbers, accusé de harcèlement sexuel, malgré les résultats de l'enquête interne. Les enquêteurs avaient, en effet, conclu que l'ancien Premier ministre néerlandais s'était bien rendu coupable de harcèlement sexuel comme l'en accusait une de ses employées. M. Annan est confronté à d'autres scandales, comme les accusations de corruption portées contre certains fonctionnaires de l'ONU dans le cadre du programme «Pétrole contre nourriture» en Irak.