«J'aime mon fils, et j'ai toujours espéré le plus haut degré d'intégrité de sa part...» Au lendemain de la mise en cause de son fils Kojo par la commission Volcker d'enquête sur le scandale «Pétrole contre nourriture», le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, a déclaré à la presse qu'après une enquête exhaustive de 12 mois, le rapport établit clairement qu' «aucun élément ne montre que le choix de la Cotecna en 1998 ait été le sujet d'une influence active ou inappropriée de la part du secrétaire général dans le processus de sélection». A propos de la mise en cause de son fils, Kofi Annan affirme que «pour des raisons que tous les parents du monde comprendront, les moments les plus douloureux pour moi cette année ont été ceux où il est apparu que mon fils, Kojo, avait pu agir de manière inappropriée, ou avait pu ne pas m'avoir dit toute la vérité sur ses activités.» Avant d'enchaîner: «J'aime mon fils, et j'ai toujours espéré le plus haut degré d'intégrité de sa part. Je suis profondément attristé par la preuve du contraire qui est apparue et en particulier par le fait que mon fils n'a pas coopéré pleinement avec l'enquête.» D'après la commission, le fils du secrétaire général de l'ONU avait tenté de dissimuler ses relations avec une société travaillant pour le programme pétrole contre nourriture en Irak. Le même rapport n'a pas épargné Kofi Annan, l'accusant de ne pas avoir pris suffisamment de précautions pour s'assurer qu'il n'existait pas de conflit d'intérêts dans les activités de son fils. Toutefois, le rapport lave le premier responsable de l'ONU de tout éventuel trafic d'influence. D'ailleurs, la commission affirme ne pas avoir d'éléments montrant que Kofi Annan a exercé une quelconque «influence» sur l'attribution du contrat. «Aucun élément ne montre que le choix de la Cotecna en 1998 ait été le sujet d'une influence active ou inappropriée de la part du secrétaire général dans le processus de sélection», ajoute le texte. Pour sa part, Kofi Annan qui exclut toute démission de son poste, regrette le fait que son fils ne l'ait pas informé sur ses liens financiers. Une réponse on ne peut plus claire à certains parlementaires américains qui ont estimé que les défaillances et les détournements du programme pétrole contre nourriture devaient amener M.Annan à démissionner. Le rapport d'enquête n'a pas manqué de susciter des réactions de la part des principales capitales occidentales. C'est le cas des Etats-Unis qui ont annoncé, mardi leur soutien à M.Annan. «Nous continuons de soutenir le travail du secrétaire général et nous allons continuer à travailler avec lui et les Nations unies sur tous les défis que nous rencontrons», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche Scott Mc Clellan, s'adressant à des journalistes. De son côté le porte-parole adjoint du département d'Etat, Adam Ereli, a indiqué que Washington «soutenait les Nation Unies, le secrétaire général et son travail», tout en pressant M.Annan de remédier aux «faiblesses systémiques» de l'Organisation mondiale. La France a, quant à elle, réaffirmé mercredi son «plein soutien» à Kofi Annan, estimant que la commission d'enquête exonère le secrétaire général de l'ONU. «Nous réaffirmons notre plein soutien au secrétaire général et notre volonté de travailler avec lui pour faire face aux nombreux défis que doit relever l'Organisation, notamment à la réforme de celle-ci, dans les meilleures conditions possibles», a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay. Le rapport Volcker a donc disculpé Kofi Annan, dont l'organisation qu'il préside est secouée au cours de ces derniers mois par une série de scandales, qui interviennent, curieusement au moment où le dossier de réforme du Conseil de sécurité est mis sur le tapis.