Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a été lavé de tout soupçon de corruption dans le scandale “pétrole contre nourriture”, mais il reste dans une situation fragile, alors qu'il compte faire adopter un ambitieux projet de réforme de l'organisation. Plusieurs Etats ont renouvelé leur soutien à M. Annan, mais Washington le presse de prendre des mesures. Dans son rapport publié avant-hier, la commission d'enquête indépendante sur “pétrole contre nourriture” relève qu'il n'y a pas eu trafic d'influence de la part de M. Annan dans l'attribution de contrats de l'ONU à une société employant son fils Kojo. Mais le texte met en cause Kojo et reproche au secrétaire général lui-même de ne pas avoir pris de précautions suffisantes pour s'assurer qu'il n'existait pas de conflit d'intérêt dans les affaires de son fils. La commission présidée par l'Américain Paul Volcker montre aussi du doigt des collaborateurs de M. Annan, dont l'un est accusé d'avoir fait détruire trois ans de documents sur ce programme “pétrole contre nourriture” mis en place sous l'Irak de Saddam Hussein. La France a réaffirmé hier son “plein soutien” à Kofi Annan. “Nous avons noté que le rapport exclut clairement toute irrégularité de la part du secrétaire général”, a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Lisbonne a aussi “réitéré sa confiance”, estimant qu'“il est important de maintenir une atmosphère de confiance parmi les pays membres à un moment particulièrement sensible de la vie de cette organisation”. Le patron de l'ONU avait aussi reçu l'appui du président de la commission de l'Union africaine (UA) Alpha Oumar Konaré : “Il n'y a pas de réforme sans Kofi Annan, soyons clairs là-dessus.” “Nous continuons de soutenir le travail du secrétaire général et nous allons continuer à travailler avec lui et les Nations unies sur tous les défis que nous rencontrons”, a dit de son côté le porte-parole de la Maison-Blanche Scott McClellan. R. I.