Réaction Marwan Barghouti a annoncé, vendredi, qu'il ne briguait pas la présidence de l'Autorité palestinienne et appelé à appuyer Mahmoud Abbas, mettant fin au suspense sur ses intentions. La décision de M. Barghouti, un chef du principal mouvement palestinien Fatah détenu en Israël et dont une candidature aurait divisé le Fatah, est intervenue après l'annonce de la tenue d'élections internes au sein du mouvement en 2005 pour renouveler ses instances dirigeantes, un scrutin réclamé par la «nouvelle génération» du Fatah incarnée par le responsable en prison. Un proche de M. Barghouti, le ministre sans portefeuille Qadoura Farès, a lu un discours en son nom lors d'une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie) dans lequel le chef emprisonné appelle «les membres et les partisans du Fatah à appuyer et à soutenir le candidat du mouvement, le frère combattant Mahmoud Abbas». M. Barghouti, 45 ans, a expliqué avoir motivé sa décision par sa volonté de «rester fidèle aux principes du leader martyr Yasser Arafat et de préserver l'unité du Fatah». Le Fatah a désigné M. Abbas comme son candidat au scrutin du 9 janvier pour élire un successeur à Yasser Arafat décédé le 11 novembre. Toujours dans ce discours, le chef du Fatah en Cisjordanie a exhorté M. Abbas à «?uvrer au renforcement de l'unité palestinienne», à entreprendre «des réformes drastiques au sein des institutions de l'Autorité palestinienne et à demander des comptes aux responsables (...) corrompus». M. Farès a, par ailleurs, indiqué que le chef emprisonné avait «favorablement accueilli» une lettre qu?il lui a remise de la part de M. Abbas et du Premier ministre Ahmad Qoreï dans laquelle tous deux s'engagent à tenir «le sixième congrès» du Fatah en été. Ce congrès, le premier depuis 1987, se tiendra le 4 août 2005, selon un ministre du mouvement, Ibrahim Abou Al-Naja (Agriculture). «De nouveaux membres seront élus au Comité central et Conseil révolutionnaire et, si besoin est, un nouveau programme pour le mouvement sera adopté de même que des amendements de la loi fondamentale». Le Comité central du Fatah, qui compte 16 membres, est la plus haute instance du mouvement. Le Conseil révolutionnaire, une instance inférieure, compte 129 membres. En décidant de renouveler ses cadres, le Fatah accède à une demande de sa «jeune garde», dont le chef de file est M. Barghouti, un des leaders de l'Intifada qui purge une peine de prison à vie en Israël.