Dans un brouillard glacial, au son des canons, quelque 850 passionnés d'histoire militaire ont rejoué, hier, samedi, à Austerlitz, la bataille fameuse de Napoléon, qui s'était soldée par une victoire éclatante il y a 199 ans. Ils sont venus avec armes et bagage de plus de dix pays d'Europe pour faire revivre un combat sanglant qui avait opposé les troupes françaises aux alliés russes et autrichiens, le 2 décembre 1805, un an jour pour jour après le sacre de Napoléon comme empereur. Fantassins, artilleurs ou cavaliers, ils portent les costumes bigarrés de l'époque. Les couleurs étaient alors nécessaires pour que les chefs puissent mieux identifier leurs troupes. Les plus riches ont acheté leur équipement pour 2 000 à 3 000 euros, fusil compris. Les plus pauvres ont presque tout fabriqué eux-mêmes, en copiant avec minutie les originaux. «J'ai passé toutes les dernières nuits à coudre pour finir nos costumes», raconte une femme venue du sud de la Pologne, avec sa Légion polonaise. Pendant près d'une heure, sous la colline de Santon, où le maréchal français Jean Lannes avait disposé ses canons, Russes et Autrichiens tiennent bon face aux Français, sous les yeux de milliers de spectateurs? Pour l?histoire, à Austerlitz, en une seule journée, au moins 15 000 soldats sont morts sur les 150 000 qui ont combattu, estiment les historiens.