La faim et la malnutrition dans le monde provoquent la mort de plus de 5 millions d'enfants chaque année et coûtent aux pays en développement des centaines de milliards de dollars en pertes de productivité et de revenus, affirme l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Dans son rapport 2004 sur «l'insécurité alimentaire dans le monde», la FAO souligne que le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans le monde continue d'augmenter, alors que les investissements nécessaires pour enrayer ce fléau seraient relativement modestes par rapport aux bénéfices potentiels. Quelque 852 millions de personnes étaient sous-alimentées dans le monde en 2000-2002, dont 815 millions dans les pays en développement, 28 millions dans les pays en transition et 9 millions dans les pays industrialisés. Pour la première fois, la FAO s'efforce, dans ce rapport, d'évaluer les «coûts stupéfiants» de la faim en termes de vies humaines, mais aussi de pertes économiques, «qui ne feront qu'augmenter si la tendance n'est pas inversée». «A l'échelle planétaire, chaque année sans progrès sur le front de la faim provoquera des décès et des invalidités coûtant aux pays en développement la somme de 500 milliards de dollars, voire davantage du fait des pertes de productivité correspondantes», écrit le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, dans l'avant-propos du rapport. Cette situation est d'autant plus inacceptable qu'il suffirait d'investissements relativement modestes pour y remédier, ajoute l'organisation, estimant que chaque dollar investi dans la lutte contre la faim rapporterait 5 à 20 fois sa valeur en développement futur.