Famille Elle pointe vers elle un doigt menaçant et dit : «Toi, tu l'aimes toujours, n?est-ce pas ?» Fadhéla frappe doucement à la porte et se retire aussitôt, prête à redescendre les marches qui l'ont conduite jusqu?à l'étage. La porte s'ouvre. Une jeune femme apparaît. ? Maman, c'est toi ? Mais pourquoi ne montes-tu pas ? ? Je veux d'abord savoir si ton mari n?est pas là ! ? Maman, voyons? ? Fatiha, nous avons déjà parlé de cela, alors dis-moi si ton mari est là ou pas ? La jeune femme secoue la tête, comme si ces propos lui étaient pénibles à entendre et dit, sur un air de lassitude : ? Il n'est pas là, maman? Fadhéla fait un pas en avant. ? C'est sûr ? ? Mais oui, maman, c'est sûr. Fadhéla entre, elle embrasse sa fille sur les deux joues et lui donne le sachet de fruits qu'elle a apporté. ? Il ne fallait pas? ? C'est pour les enfants ! Elle va au salon et prend place dans un fauteuil. ? Vas-y, dit-elle, raconte. ? Que veux-tu que je te raconte ? demande Fatiha qui sait bien de quoi parle sa mère. ? Eh bien, dit Fadhéla, renfrognée, dis-moi ce que ton diable de mari t'a encore fait ! Tu ne vas pas me dire qu'il t'a laissée tranquille depuis que je t'ai vue ? Fatiha baisse la tête, honteuse et ne répond pas. ? Il s'est encore disputé avec toi ? dit la mère en colère. ? Non, non. ? Si, si. Elle se lève. ? Je commence à en avoir assez de lui ! Je vais tout dire à ton père et à tes frères, ils vont lui donner la leçon qu'il mérite. ? Non, non, dit Fatiha, ce sont des disputes sans importance? ll faut dire que moi, non plus, je ne suis pas commode. ? Toi, pas commode ? Tu le supportes depuis de nombreuses années, et lui n'arrête pas de te faire des misères ! ? Je te dis que c'est sans importance, et puis actuellement, il est fatigué, malade? ? Tant mieux, au moins il ne t'importunera plus ! ? Ne dis pas cela, maman, je ne veux pas qu'il souffre? C'est mon mari et le père de mes enfants ! Fadhéla pointe vers elle un doigt chargé de menaces. ? Toi, tu l'aimes toujours, n'est-ce pas ? Eh bien, je ne dirai rien ni à ton père ni à tes frères. Continue à le supporter, mais ne viens surtout pas te plaindre ! Fatiha baisse de nouveau la tête, honteuse. (à suivre...)