«Notre centre d?intérêt est le citoyen. Notre action a pour objectif de se rapprocher le plus possible de la population». M. Djillali Boudalia, chargé de communication au niveau de la sûreté de la wilaya d?Alger est catégorique : la police de proximité est loin d?être un slogan creux. «Personne ne peut nier le fait que la police a beaucoup changé ? dans le bon sens s?entend ? ces dernières années. Mais beaucoup reste à faire. L??essentiel est qu?à notre niveau, il y a une réelle volonté de prendre en charge les doléances des citoyens relatives à leur sécurité et à celle de leurs biens», dit-il avec beaucoup de conviction. Dans ce sens, un certain nombre de mesures allant dans le sens d?instaurer un climat de confiance avec le citoyen, ont été prises ces derniers temps. Parmi ces nouveautés figurent l?obligation faite aux policiers en service ? quel que soit leur grade ? de porter l?uniforme, la mise en place d?un dispositif disciplinaire très rigide, le contrôle fréquent et inopiné du travail des agents de police sur le terrain, la formation et le recyclage continus des effectifs, l?amélioration des conditions d?accueil des citoyens dans les commissariats et les postes de police. S?agissant des dépassements dont se plaignent souvent les citoyens, «la police nationale est décidée à sanctionner tout agent qui se rend coupable de tels agissements». M. Mouloud Mehaïlia, chef de la cellule de contrôle et d?inspection au niveau de la sûreté de la wilaya d?Alger, préfère plutôt parler d?erreurs commises «par oubli ou par négligence» que de dépassements. Selon lui, les gens ont tendance à prendre l?application de la loi pour un abus de pouvoir. Cela étant, il est mis à la disposition du public un registre de doléances au niveau de chaque poste de police pour signaler toute anomalie constatée, nous apprend M. Mehaïlia, qui fait remarquer par la même occasion que toute personne qui s?estime avoir été lésée par un agent de police n?a qu?à se manifester pour qu?une enquête soit ouverte. «Si l?affaire s?avère fondée, nous n?hésitons pas à sanctionner nos éléments en fonction de la faute commise», poursuit-il. A une question relative à un dépassement qu?aurait commis six policiers il y a quelques jours dans un hôtel près de la rue Didouche-Mourad, M.Boudalia nous propose sur-le-champ d?aller vérifier cette information. Une fois sur place, le gérant de l?hôtel en question démentira catégoriquement les faits qu?on a portés à sa connaissance : «Je suis formel : personne n?a été tabassé ou violenté par la police dans mon établissement. Je me demande d?où on a pu sortir ce ragot.» La parenthèse fermée, M. Méhaïlia reviendra à la charge pour dire qu?en cas de faute grave, le policier, auteur de la faute, serait immédiatement sanctionné, de même que son chef. La police accorde désormais beaucoup d?intérêt à la formation. Celle-ci constitue, selon nos interlocuteurs, l?une des grandes préoccupations de la Dgsn. «Ne pas suivre une formation est considéré comme un acte d?indiscipline», conclut M. Boudalia.