Fort de son palmarès plus qu?éloquent, toutes compétitions confondues, le MCA est en passe d?entrer dans la légende du handball mondial. Mais le succès du Doyen dérange-t-il à ce point ? Des responsables du club accusent. En conservant son titre, le septième du genre et le second consécutif, face aux coriaces Camerounais de Minuh (27-16) en finale, après avoir surclassé tous ses autres adversaires, le Mouloudia d?Alger a prouvé qu?il était le meilleur club du continent. Issu de la réforme sportive de 1977, avec l?intégration de l?équipe du RAMA (Riadhi Amal Mouradia Alger) sur proposition de la Fédération algérienne de handball (Fahb), le MCA a, depuis, plané sur la discipline en Algérie avant d?étendre son hégémonie sur le continent, avec 25 titres (11 coupes des vainqueurs de coupe, dont 2 chez les dames, 7 coupes des champions et 7 super- coupes d?Afrique), et 4 consécrations sur le plan régional (4 coupes arabes, dont 2 pour les dames). Au plan national, ce sont 38 championnats (dont 13 chez les dames) et 28 coupes (dont 9 chez les dames), soit une véritable machine à succès. Ainsi, du petit club de quartier aux moyens diminués, mais qui était derrière la formation de grands noms du handball, le Mouloudia est passé au club moderne et modèle, auquel il ne manque que ses propres infrastructures pour devenir le plus grand, car sur les plans de l?organisation et de la gestion il n?a rien à envier aux grands clubs d?Europe. Le fait également que le Doyen soit pris en charge par la Sonatrach, qui, elle, ne lésine pas sur les moyens, mais qui exige de plus en plus de performance (chaque section est liée par des contrats), est un atout pas du tout négligeable dans la réussite du club. L?autre atout de taille est cette continuité dans le travail et la stabilité de l?encadrement technique et surtout administratif du club. Quand on sait que le président de section, Khaled Rebah, celui qui a succédé à Mohamed Saïdoune (1977-1981) et Hocine Hamrouche (1981-1983) est toujours à son poste depuis 1983 ou que Belkacem Si Hmida, secrétaire général et cheville ouvrière, cumule 27 ans de présence au club, on comprend bien pourquoi le MCA a duré dans le temps et dans la consécration. Le passage de Aziz Derouaz ou l?actuelle présence de Mohamed Djouad à la tête du club ont également marqué le club, alors que l?arrivée de Djaâfar Belhocine comme entraîneur en 1993 puis de DTS a complètement mis le MCA sur orbite. Sous son ère (hormis son passage aux Emirats), le club algérois a raflé plus d?une quarantaine de titres et s?apprête à s?attaquer à la Coupe du monde. La Fédération internationale de handball (Fihb) l?a d?ailleurs récompensé pour l?ensemble de son ?uvre et pour le travail d?une équipe dirigeante homogène et compétente. Enfin et contrairement à l?idée reçue que le MCA récolte le travail des autres en saignant les autres équipes de leurs meilleurs éléments, le club ne se base, depuis des années, que sur le fruit de sa propre formation, à l?image des Biloum, Filah ou Loukil, champions d?Afrique et colonne vertébrale de l?équipe nationale, pour ne citer que ceux-là.