Conférence Le Dr Rabah Alahoum, maître de conférences au département de bibliothéconomie de la faculté des sciences humaines et sociales d'Alger, a animé lundi une conférence à la médiathèque Mentouri. Cette conférence portait sur la réalité de l'édition dans le monde et ses spécificités en Algérie. Après avoir évoqué l'action des grandes maisons d'édition en Occident, la chaîne de l'industrie du livre et les facteurs de soutien à cette industrie en dehors du soutien direct de l'Etat, le directeur de la bibliothèque universitaire de Bouzaréah a passé en revue les étapes de l'industrie du livre en Algérie. Le conférencier a cité quatre étapes. La première, celle de l'importation des livres, débute à l'indépendance et s'achève en 1966, avec notamment l'importation des ouvrages édités par Hachette, cette maison d'édition qui a monopolisé les domaines de l'édition et de l'exportation du livre vers l'Algérie depuis 1846. La deuxième étape a débuté par la nationalisation de Hachette en 1966 et la création de l'Entreprise nationale de l'édition et de la distribution, qui a permis à l'Etat algérien de reprendre l'industrie de l'édition, de la distribution et de l'importation du livre. La troisième étape a commencé en 1982, lors de la restructuration des grandes maisons d'édition, dont la Société du livre, qui a donné naissance à quatre nouvelles entreprises, à savoir l'Entreprise nationale du livre, l'Entreprise nationale de distribution de la presse, l'Entreprise nationale des arts graphiques, l'Entreprise de distribution des produits culturels, a souligné le conférencier, qui a précisé qu'en 1989, l'Etat a abandonné la politique de soutien du livre en ouvrant le marché aux privés. La quatrième et ultime étape comprend toutes les expériences privées depuis 1989 à ce jour, a précisé M. Alahoum, ajoutant qu'elles ont été marquées par «l'absence d'une politique claire du livre en Algérie, qui a contraint la majorité des éditeurs à devenir des importateurs de livres pour réaliser, profit oblige, une marge de bénéfice nettement plus élevée que celle pouvant être dégagée par l'industrie du livre». «Cette industrie, a-t-il souligné, est une chaîne interdépendante qui commence par la formation d'une génération qui aime la lecture et la promulgation de lois encourageant l'investissement dans ce domaine.»