Mise en garde Un demi-million d?hectares de steppe est plus que jamais menacé dans sa biodiversité et son patrimoine génétique, avertissent des biologistes. Bien qu?intervenant dans neuf communes de cette wilaya, le Haut commissariat au développement de la steppe (Hcds) considère que ses actions, aussi vitales soient-elles, restent «très ponctuelles» au regard de la grande étendue de cet espace qui continue d?être irréparablement dégradé par une charge pastorale supérieure à ses capacités d?autorégénération, affectées sérieusement par une longue période sécheresse. La «gestion raisonnée» de ces terres de parcours traditionnel, notion introduite et mise en ?uvre par cet organisme, commence à peine à faire son chemin auprès des acteurs locaux agissant sur la steppe, à savoir les APC et la population riveraine, note Salah Zireg, responsable de la circonscription pastorale ouverte à Batna par le Hcds. Face à cette situation, le Hcds, relève le même cadre, s?est retrouvé contraint à engager une bataille sur le front de la vulgarisation et de la sensibilisation de ces «incontournables partenaires» qu?il associe, en outre, aux différentes phases de ses actions, de leur conception à la mise en chantier. L?objectif visé est de garantir le maximum de chances de succès aux opérations de mise en défense des pâturages steppiques détériorés ainsi qu?aux périmètres pastoraux artificiellement créés au rythme de 500 ha annuellement et autres installations hydrauliques. L?intervention du Hcds a abouti, à travers la wilaya de Batna, à la création durant les deux années 2003 et 2004, de vergers de 27 000 arbres d'espèces fruitières dont 80% d?oliviers. Cette préférence pour l?olivier est expliquée par ses caractéristiques rustiques et sa faible consommation d?eau qui en font une espèce très adaptée aux conditions climatiques extrêmes de cette région subaride. De 2002 à 2004, la circonscription pastorale du Hcds de Batna a procédé à la régénération par la plantation de l?«atriplex» (aliment fourrager très nutritif) sur plusieurs périmètres totalisant près de 2 000 ha. Ces plantations sont essentiellement concentrées dans les communes de Barika, Djezzar et Seggana qui se partagent le cinquième (100 000 ha) de la surface steppique de la wilaya et renferment les aires de pacage les plus dégradées. Pour répondre aux besoins de ces chantiers de nouvelles plantations, le Hcds cultive, au niveau de sa station expérimentale de Barika, une pépinière qui produit un million de plants d?atriplex par an. Il y mène aussi une série d?expérimentations, de concert avec les experts des trois instituts nationaux spécialisés dans l?élevage animale, les grandes cultures et les recherches agronomiques.