Résumé de la 4e partie Si M'hamed pense qu?avec sa part d?héritage il fera son pèlerinage à La Mecque. Sa femme et ses enfants, eux, ont d'autres projets. M'hamed, souriant, a vite compris que sa femme et ses enfants ne sont pas d'accord et s?ils ne le lui disent pas, c?est parce qu?ils pensent que c?est l?argent de sa mère et qu'il est libre d'en faire ce qu'il veut ! Il met l'argent dans le coffre où il garde ses économies. Ce pèlerinage, il en a toujours rêvé, il ne voit pas pourquoi ses enfants s?y opposeraient. Ils n?ont qu?à redoubler d?efforts, à travailler plus pour acheter leur camionnette pour les aînés, pour se marier pour le cadet ! Si les garçons se contentent de le bouder, sa femme, elle, ne cesse de l'importuner. ? Alors, lui dit-elle, tu ne prépares pas ton passeport ? ? Mon passeport, répond-il, pour quoi faire ? ? Mais pour aller à La Mecque ! Il hausse les épaules. Puis il se dit qu'elle a raison : il est temps de préparer son passeport s'il veut aller en pèlerinage à La Mecque. L'Aïd el-kébir, c'est dans quelques mois, et puis il devra déposer un dossier à la mairie... Il se fait donc établir un passeport. Il le montre à sa femme : ? Le voilà, mon passeport ! dit-il. ? Alors, dit-elle, tu es décidé à partir ? ? Oui, dit-il, si Dieu veut ! Elle se tait un moment pour réfléchir et surtout regarder son mari. Soudain, il lui paraît très fragile, très amaigri. Elle se dit qu'il n'est peut-être pas en aussi bonne santé qu'il paraît, qu'il peut même tomber malade, voire mourir... Ah, s'il mourait sans avoir accompli le pèlerinage, elle aurait des remords ! Elle s'en veut presque... Elle s'en veut surtout d'avoir dressé contre lui les enfants... ? Tu sais, reprend M?hamed, si vous pensez que mon pèlerinage n'est pas prioritaire... ? Si, si, tu dois partir, puisque tu le veux ! ? Et les projets des enfants ? ? Ils pourront attendre ! Tu as bien attendu, toi, des années durant? ? Je sais, mais? ? Non, non, M'hamed, c'est Dieu qui t?envoie cet argent. Il est surpris par le ton nouveau de sa femme. Elle semble si conciliante? Et il se met à réfléchir. Sa femme et ses enfants ont des projets ; pour eux aussi, cet argent tombe à point nommé. Et lui, il va le dépenser d?un coup ! En a-t-il le droit ? ? Non, non, se dit-il, je n'en ai pas le droit ! Je ne suis qu'un affreux égoïste, je ne pense qu'à moi alors que les miens sont dans le besoin. Tahar, son cadet, poussé par sa mère, questionne son père. ? Alors, tu pars ? lui-dit-il. ? Je ne sais pas encore, dit M'hamed. (à suivre...)