En fait, ce qu'on appelle «calendrier algérien» et surtout «calendrier berbère» est répandu dans tout le Maghreb. On le retrouve même en Egypte, puisque, dans tous ces pays, il a été hérité des... Romains qui ont dominé, des siècles durant, le nord de l'Afrique, Egypte comprise. C'est ce calendrier que les auteurs arabes appellent al'amm al'adjami, c'est-à-dire «calendrier étranger», parce qu'il n'appartenait pas à leur tradition culturelle. Ironie du sort, les Algériens berbérophones, qui emploient ce calendrier autant que les arabophones, l'appellent, eux, ra?s aam laerab (l'année arabe) ! ll convient plutôt de rendre à César ce qui appartient à... Jules : le calendrier doit être appelé julien, par référence à son inventeur, l'empereur romain Jules César ! Après les Romains donc, le calendrier julien a été conservé dans les campagnes maghrébines où le calendrier hégirien ne s'est pas imposé : ce choix est, en fait, dicté par des impératifs agricoles. Le calendrier julien, qui est solaire, convient mieux que le calendrier hégirien (qui est lunaire) au rythme des saisons, donc aux travaux des champs. Le Maghreb, échappant à l'influence européenne à l'époque de la réforme grégorienne, n'a donc pas tenu compte de la correction apportée au calendrier julien. ll a continué à l'utiliser avec son retard de 10 jours. Le premier jour de l'an berbère est fêté actuellement le 12 janvier mais, en réalité, l'écart, de 1582 à nos jours, n'est pas de 2 jours, mais de 3 car il y a un retard d'un jour tous les 128 ans ou de 3 jours tous les 400 ans, en supprimant trois jours bissextiles. C'est donc le 14 janvier qu'il faudrait fêter notre Yennayer ! Mais, par tradition, on continue à le célébrer le 12.