Perspectives Un budget de 100 milliards de dinars, un système de contractualisation, 600 000 démunis assurés par la solidarité nationale : le patient serait roi. «L?année 2005 s?annonce sous le signe du développement du secteur de la santé», a annoncé Mourad Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors de la conférence de presse animée hier au siège de son ministère. Les mauvaises conditions d?accueil, d?hospitalisation, de restauration et de prise en charge générale du malade imposent une réforme générale dans le secteur de la santé. «La réforme est typiquement algérienne et inspirée de quelques pays sur les modes de soins, les équipements et l?organisation. Ces réformes en matière de santé sont au quotidien, surtout avec la mise en place de la contractualisation et la révision de la nomenclature des actes de tarification», précise le ministre. Un nouveau processus «la contractualisation» a été mis en place sur les rapports de financement entre la structure de santé et les bailleurs de fonds (organismes de sécurité sociale Cnas, Casnos pour les assurés sociaux, pour la prise en charge totale du patient, et solidarité nationale pour les démunis non assurés) visant à permettre une plus grande équité en matière d?accès aux soins en veillant à ce que le principe de solidarité assurant la gratuité des soins profite réellement aux démunis non assurés sociaux ainsi qu?aux assurés sociaux et leurs ayants droit à l?effet de les faire bénéficier d?une prise en charge et d?une prestation effective et de qualité. 100 000 personnes ont reçu la carte de démuni parmi les 600 000 identifiés. «Celui qui n?est ni démuni ni recensé devra payer ses soins, le chapitre d?identification sera clos fin 2005», a déclaré le ministre. Evoquant les 100 milliards de dinars qui seront alloués au secteur pour 2005 entrant dans le cadre de la relance économique, Mourad Redjimi affirme : «C?est un budget important, suffisant pour travailler cette année. Il est conséquent et j?espère pouvoir bien le dépenser.» Le ministre a rappelé le bilan de l?année 2004 avant de présenter les grands axes du programme de cette année. Il rassure que «le secteur de la santé devra mieux se porter grâce au remboursement des dettes cumulées de ces dernières années», déclarant que le montant de 13 milliards de dinars de dettes de l?année écoulée a été épongé. Ainsi, 23 nouvelles structures hospitalières seront construites dans le cadre du programme de développement des capacités du secteur pour les cinq prochaines années, 2005-2009, des instituts référentiels dans le domaine du cancer (30 000 cas par an en Algérie), du rein (les greffes), du c?ur, un centre hospitalier de psychiatrie pour les malades mentaux dont ceux errants, un centre de pédiatrie médico-chirurgicale et un centre de neurotraumatologie pour les personnes et les travailleurs accidentés qui ont perdu leur «place dans la société et au travail». Un programme spécial de périnatalité et de néonatalogie sera, en outre, élaboré à l?horizon 2008-2009 afin d?arriver à un taux de 10 décès pour 1000 naissances vivantes, un niveau proche de celui des pays développés.