Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mourad Redjimi, a déclaré, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère, que le processus de contractualisation des rapports de financement entre les structures de santé et les bailleurs de fonds (organisme de sécurité sociale pour les assurés sociaux et solidarité nationale pour les démunis non assurés sociaux) a démarré dès le 1er janvier 2005. Il se poursuivra, dira-t-il, progressivement au courant de cette année. « Les moyens de cette contractualisation sont mis en place tels que l'identification systématique de tous les usagers des structures publiques de santé. Ce qui permettra de mettre en évidence d'éventuelles insuffisances en matière de détermination du statut non-affiliation à un organisme de sécurité sociale pour certains salariés, non-détention d'une carte de gratuité pour certains démunis non assurés sociaux », a-t-il précisé avant de signaler que le nombre de démunis serait de 2 millions en Algérie dont 600 000 ont été identifiés et 100 000 cartes ont été délivrées. Pour Mourad Redjimi, d'autres projets sont également en cours de réalisation pour l'année 2005. Il s'agit, entre autres, de la loi sanitaire et la réactualisation de la nomenclature des actes médicaux qui sont aussi les axes importants de cette contractualisation. Le décret pour l'installation de la commission chargée de la réactualisation de cette nomenclature datant de 1985 sera signé prochainement. Concernant la loi sanitaire, le ministre de la Santé s'est contenté de dire qu'elle est à l'étude au niveau des institutions concernées. « Elle sera probablement programmée lors de la prochaine session du Parlement », a-t-il indiqué. Sur le chapitre de la réforme et le secteur privé, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'est montré intransigeant pour la réglementation, les prix appliqués et l'activité complémentaire. « La loi est là pour sanctionner tout manquement. La réglementation doit être durement respectée », a-t-il menacé avant de signaler que cinq cliniques privées étaient destinataires de mises en demeure suite à une enquête menée dans ces établissements. Après avoir tiré une grande satisfaction de son bilan depuis son installation, le ministre de la Santé s'est félicité de l'amélioration de la situation épidémiologique pour certaines maladies, contrairement aux dernières années, tels la rougeole, le botulisme, la peste et la conjonctivite. D'après lui, si son secteur est parvenu à ces résultats « c'est parce qu'un système de veille performant a été mis en place et des équipes sont permanentes dans les endroits susceptibles de présenter ce genre de maladies ». Pour lui, ce cap dépassé, il est temps d'élever la qualité de ce niveau de soins en créant d'autres structures spécialisées tels les instituts du rein, du cancer et du cœur. La prise en charge de la périnatalité est aussi au programme cette année. Comme il a annoncé la mise en place de trois grands centres spécialisés : centres hospitaliers de psychiatrie, de neuro-traumatologie et de cardio-médico-chirurgicale pédiatrique. A propos du manque de médecins spécialistes dans certaines régions du pays, le ministre de la Santé a affirmé qu'il lui est très difficile de déplacer ces professionnels du Nord vers le Sud. Le recours à des médecins étrangers n'est pas écarté par le ministre, des discussions sont menées, mais le programme n'est pas encore engagé. Il a annoncé qu'une cellule particulière chargée de contrôler les 4500 structures sanitaires a été mise en place.