Catastrophe Le raz de marée en Asie est la plus importante catastrophe naturelle à laquelle l'ONU a eu à faire face au nom de la communauté mondiale dans ses 60 ans d'existence. Le sommet convoqué dans l'urgence par le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, s?est ouvert, ce jeudi matin, avec l?appel lancé par Kofi Annan à la communauté internationale pour débloquer 977 millions de dollars pour financer six mois d'aide d'urgence pour cinq millions de personnes victimes des raz de marée. Sur les 977 millions de dollars demandés, 229 millions sont notamment destinés à la nourriture et à l'agriculture, 222 millions pour des abris et des besoins non alimentaires, 122 millions pour la santé et 61 millions pour l'eau et l'hygiène. «Cet appel répond à des programmes précis déjà convenus avec les gouvernements touchés», a déclaré d?emblée en précisant que l'aide publique promise s'élèverait à quatre milliards de dollars. «Beaucoup de promesses qui devraient se convertir rapidement en argent, car l?urgence n?attend pas.» Ce sommet exceptionnel strictement asiatique a été élargi à l'ONU, aux Etats-Unis et à l'Union européenne afin decoordonner l'aide aux pays frappés par les tsunamis. De nombreuses questions seront examinées, notamment l'idée européenne, soumise par l'Allemagne et reprise par la France et la Grande-Bretagne, d'un moratoire sur la dette des pays sinistrés et la question de la mise en place d'un système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien, inspiré par celui établi dans le Pacifique depuis une quarantaine d'années. Pour ce projet, les pays asiatiques espèrent le soutien technique et logistique des pays riches. Dix jours après la catastrophe, les opérations de recherches se poursuivent encore dans les pays touchés. Alors que le nombre des blessés atteint 500 000, celui des morts dépasserait les 150 000. La situation est chaotique, les aides et les interventions doivent être débloquées rapidement. D?ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé a tiré la sonnette d?alarme en affirmant craindre une «catastrophe sanitaire», si l'accès à l'eau potable n'est pas rapidement rétabli dans les régions sinistrées. La menace des épidémies serait une autre calamité. En Indonésie, près d'un demi-million de personnes sont hébergées dans des camps. Au Sri Lanka, les 860 000 rescapés vivotent dans des camps insalubres. L?eau potable est quasi inexistante. En Inde, dix jours après le drame, les découvertes macabres ne sont pas terminées. Par ailleurs, mercredi dernier, de hauts responsables de la police de 26 pays, réunis au siège d'Interpol à Lyon (France), ont approuvé la création d'un groupe d'assistance pour l'identification des victimes.