Vingt-huit pays s'apprêtent à participer à la commémoration du premier anniversaire du raz de marée du 26 décembre 2004 qui a ravagé le nord de l'île indonésienne de Sumatra. Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, assisterait à la cérémonie qui se tiendra aujourd'hui à Banda Aceh. Jusqu'à vendredi, 28 pays se sont montrés disponibles pour assister à la commémoration. Le 26 décembre 2004, plus de 220 000 personnes ont été tuées ou portées disparues dans le nord de l'île indonésienne de Sumatra, frappé par un puissant séisme d'une magnitude de 8,9 sur l'échelle de Richter, provoquant des vagues de tsunami qui ont englouti une partie de la province d'Aceh et l'île de Nias (Sumatra du Nord). Dans la province indonésienne d'Aceh, la plus touchée par les vagues géantes provoquées par un séisme de magnitude 9, les travailleurs humanitaires se sont joints hier à la centaine de membres d'une communauté chrétienne dans une église datant du XVIIIe siècle portant encore les stigmates de la catastrophe. « Ce n'est pas aussi joyeux que d'habitude, parce que nous nous souvenons encore de nos amis et de nos proches qui sont morts », a confié à l'issue de la messe Santiani Saraghi, 47 ans, dont la maison avait été submergée par les vagues. « Même aujourd'hui, un an après, nous rencontrons des gens qui souffrent », a observé Elke Hain, un missionnaire allemand de 41 ans qui vit en Thaïlande depuis six ans. « Ils ont les larmes aux yeux lorsqu'ils nous racontent leurs histoires (...) Ils n'arrivent pas à dormir, ils ont des crises d'angoisse. » Lors d'une messe de minuit dans un hôtel de la plage de Patong, le prêtre a exhorté les fidèles à « se souvenir de tous ceux qui ont perdu la vie dans le tsunami ». Au Sri Lanka, seul un cinquième des habitations détruites par le tsunami a été reconstruit, a indiqué samedi le secrétaire aux Finances P. B. Jayasundera. 20 000 habitations sur 98 525, complètement ou partiellement détruites, ont été reconstruites avec une aide publique ou privée. Evoquant « plusieurs contraintes », le responsable a cité notamment « la capacité de l'industrie du bâtiment » et « le manque de main-d'œuvre et de matériaux ». La reconstruction devrait cependant s'accélérer l'an prochain, la plupart de ces obstacles ayant été levés, a assuré M. Jayasundera. Le secrétaire a par ailleurs promis de faire concorder les chiffres divergents donnés par les autorités sur le bilan humain de la catastrophe. Le nombre le plus communément admis fait état de 31 000 décès, mais les différents services gouvernementaux avancent des chiffres allant de 17 500 à 41 000 morts. « Nous devrions pouvoir faire concorder ces chiffres », a-t-il assuré à la presse. Hier, trois tremblements de terre de magnitude de 4,6, 4,7 et 5,4 sur l'échelle ouverte de Richter ont secoué l'île indonésienne de Nias, a annoncé l'agence de sismologie de Jakarta. Ces séismes ont semé la panique, sans toutefois faire de victimes, ajoute la même source. Les secousses telluriques se sont produites entre 7h08 (0h08 GMT) et 10h16 (3h16 GMT). Les tremblements de terre et les éruptions volcaniques sont fréquents en Indonésie, un immense archipel formé de milliers d'îles et d'îlots, situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique.