Initiative Une proposition du ministère de la Culture et la décision de l'Unesco viennent à point nommé pour mettre fin aux menaces d?urbanisation qui guettent une cité plusieurs fois séculaire. La ville de Tlemcen renferme de nombreux vestiges historiques témoignant d?un passé riche en événements. Et comme toutes les anciennes villes d?Algérie, Tlemcen a sa médina (Casbah). Celle-ci représente la mémoire collective des Tlemcéniens qui fait référence à une ère de prospérité qui a duré près de sept siècles sous le règne des différentes dynasties arabo-musulmanes. La médina sera prochainement inscrite sur la liste indicative des biens du patrimoine mondial répertoriés par l'Unesco. La sauvegarde de cette ancienne cité a toujours été, faut-il le rappeler, au centre des préoccupations, souvent contradictoires, aussi bien des associations de sauvegarde du patrimoine culturel local que des pouvoirs publics. La proposition du ministère de la Culture et la décision de l'Unesco viennent donc à point nommé pour mettre fin aux menaces de l?urbanisation très poussée qui la guette en raison de l?exode rural massif. L?initiative est saluée par les Tlemcéniens qui restent très attachés à l'ancienne médina où s'exercent toujours les activités commerciales et culturelles les plus intenses. La vieille cité fascine toujours le visiteur. Elle est caractérisée par ses anciennes ruelles ombragées en été, ses lieux publics, ses terrasses de cafés, ses jardins verdoyants. Néanmoins, l'âge avancé de ses constructions et les désordres géophysiques engendrés par les vicissitudes du temps sur de nombreuses habitations constituent un énorme handicap pour sa réhabilitation, d?autant que ses habitants ne sont pas prêts à déménager vers d'autres lieux. Une réflexion s?impose aujourd?hui pour une vision claire sur la problématique de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine culturel. Seulement, les défenseurs du patrimoine historique estiment qu?«en dehors d'une démarche concertée avec les indus occupants, toute action de préservation de la médina serait vaine». Or, du côté des pouvoirs publics, on opposait, à la thèse des «sauveurs» du vieux bâti, l'existence d'un danger permanent pour les habitants des vieux quartiers. Ces divergences d'approche sont apparues, rappelle-t-on, lors de la construction par l'agence foncière de Tlemcen d'un centre commercial sur le flanc nord du quartier Bab Zir. Une construction ne cadrant pas avec le reste des édifices, qui a altéré l'aspect architectural de la vieille médina. Un autre projet similaire, prévu sur la place de R'hiba, avait soulevé en son temps un tollé général des riverains qui avaient contraint les pouvoirs publics à y renoncer. Les Tlemcéniens, notamment les défenseurs du patrimoine, espèrent que le fait que la vieille médina ait été recensée par l?Unesco, la protégera des vicissitudes du temps. Ainsi, la mémoire millénaire de la ville sera préservée et pérennisée.