Atouts Les différents et nombreux métiers de l'artisanat font de cette ville un important pôle culturel national. Selon des responsables de l'association culturelle El-Mouahidia qui ?uvre à la sauvegarde du patrimoine historique et culturel de la ville, Nedroma a toujours été la ville du tissage. Le métier de tisserand a, depuis longtemps, fait sa réputation à travers la fabrication du fameux bourabah (couverture traditionnelle) qui figure en tête de liste de ces métiers puisque cette ville a été surnommée par des historiens, à la fin du IXe siècle, la «Cité des tisserands». Au XVIIe siècle, la ville de Nedroma a exporté environ 1 000 unités de couvertures du genre bourabah, des haïks et autres produits textiles vers l'Europe, souligne la même source. Depuis, le nombre de tisserands a nettement régressé, passant de 250 en 1970 à 133 en 1985, pour chuter à 80 en 1991. Les difficultés rencontrées par les artisans avec l'absence de matière première sur le marché et les prix excessifs qui la caractérisent quand elle existe, font qu'aujourd'hui, la plupart de ces artisans exercent dans des conditions très difficiles, usant de moyens primaires de subsistance. De ce fait, les grands métiers se perdent «faute de relève et de moyens», précise-t-on. La fabrication de djellabas ou brachmi a connu le même sort, puisque de 50 en 1970, le nombre d'artisans dans cette spécialité est passé à 30 en 1985, à 20 en 1991 et seulement 8 en 1995. Ces derniers excellent, pourtant, dans la fabrication de burnous, djellabas pour femmes et el-ghembach (djellaba moderne). Nédroma est connue également comme la cité des q'dour (marmites) grâce au métier de la poterie qui fait la réputation des familles de la cité des Beni Zid, notamment. La réalisation, dans les années 70, d'une unité d'artisanat traditionnel relevant, pendant un certain temps, de l'entreprise de wilaya Etico Tlemcen (aujourd?hui dissoute), avait redynamisé le métier de la poterie grâce à la diversification des produits et à la contribution à la formation de jeunes dans différents autres métiers, tels que la sculpture sur bois et la faïence. D'autres métiers, répandus dans cette cité, ont trait à l'ébénisterie traditionnelle où Nedroma se fait remarquer par la production de lits, minbars, meubles, charrues traditionnelles, cuillères, sabots pour le bain ou kabkab et autres. Dans le domaine du cuir, on retrouve dans cette ville le métier de fabricant de babouches ou blaghi et la maison de la tannerie, où sont brodés les produits en cuir, outre la chaussure dite «arabe» et autres besaces et gibecières. Nedroma, c'est aussi les métiers de la vannerie pour la fabrication de paniers, de corbeilles, de sièges en osier notamment. Le nombre d'artisans, dont les produits sont commercialisés à Alger, n'atteint aujourd'hui que 20, à l'instar de ceux qui restent attachés au métier de maréchal-ferrant et de fabricant de harnachements pour montures, conclut-on.