Le scandale et l'indignation n'en finissent pas de secouer la vénérable université américaine de Harvard depuis que son président a suggéré que les femmes ont, peut-être, une moindre aptitude naturelle pour les mathématiques et la science. En une semaine, le président, Lawrence Summers, un économiste ancien secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, a présenté ses excuses publiquement au moins quatre fois. Le scandale est arrivé par un discours prononcé le 14 janvier lors d'une conférence «Femmes et science» organisée par un centre de recherches économiques à Cambridge, la ville de Nouvelle-Angleterre où est basé le prestigieux campus de Harvard. Dans son allocution, M. Summers s'est interrogé sur les possibles raisons de la faible présence de femmes dans les facultés scientifiques. Parmi ses hypothèses, leur difficulté au vu de leurs obligations familiales à assurer 80 heures hebdomadaires, mais aussi peut-être une différence innée qui ferait que les garçons seraient meilleurs que les filles dans ces matières, comme l'ont montré des études en lycées. Immédiatement, le discours provoqua le départ d'une femme professeur.