L'économie américaine croît à nouveau mais il est difficile de dire quel sera son moteur une fois que les mesures de relance seront arrivées à leur terme, a déclaré mercredi à Reuters Lawrence Summers, conseiller économique à la Maison blanche. "Il ne fait aucun doute que le troisième trimestre a enregistré de la croissance et de la croissance à un taux non négligeable et selon toute vraisemblance, le quatrième trimestre devrait faire de même", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence organisée par Reuters à Washington. Lawrence Summers, qui dirige le Conseil économique national de la Maison blanche, estime que les 787 milliards de dollars du plan de relance ainsi que le restockage dans les entreprises ont été les "principaux moteurs" qui ont permis à l'économie américaine de sortir de la récession. "Donc la question de savoir ce qui va soutenir la croissance pendant cette phase d'expansion reste cruciale", a-t-il expliqué. "Mais c'est toujours le cas au début des cycles d'expansion". La plupart des économistes sont d'accord pour dire que la récession, qui a débuté aux Etats-Unis en décembre 2007 a pris fin au troisième trimestre. En revanche, les scénarios de la reprise divergent. Certains prévoient un rythme de croissance supérieur à la moyenne jusque l'année prochaine en faisant valoir que les fortes récessions sont généralement suivies par des reprises dynamiques. D'autres craignent que les ménages fortement endettés restent prudents dans leurs dépenses en raison notamment du niveau élevé du chômage. Lawrence Summers a reconnu que le chômage pourrait rester élevé encore un certain temps et qu'il n'existait pas encore de base solide pour pronostiquer avec certitude une croissance très rapide. "Donc la faiblesse de l'économie reste un problème", a-t-il dit. Sur la question du dollar, Lawrence Summers a réaffirmé que la devise américaine était appelée à conserver son statut de principale monnaie internationale de réserve qui est renforcé selon lui par l'implication politique importante des Etats-Unis sur la scène internationale. Il a par ailleurs dit qu'il prenait "très au sérieux" les inquiétudes sur le niveau élevé du déficit public américain et son implication éventuelle sur le billet vert. Il a enfin jugé que la hausse du baril, qui a clôturé à New York au dessus des 81 dollars le baril au plus haut depuis un an, ne constituait pas un risque pour la reprise américaine. "Je pense que la hausse des cours du pétrole (...) est davantage un reflet de la reprise et des attentes d'une poursuite de la reprise plutôt qu'un risque pour la reprise", a dit Lawrence Summers.