Colère Près de 100 000 Palestiniens, présents vendredi à Gaza aux obsèques de Ismaïl Abou Chanab, tué la veille lors d'un raid israélien, ont promis de venger le leader du Hamas. Parallèlement, le président américain George W. Bush a affirmé vendredi que les Palestiniens devaient démanteler les groupes extrémistes qui prennent pour cible Israël s'ils veulent avoir un Etat indépendant dans le cadre d'un processus de paix soutenu par les Etats-Unis. M. Bush a également annoncé le gel des avoirs de six hauts dirigeants du Hamas et de cinq organisations, dont certaines basées en Europe, accusées de soutenir ce mouvement. Réagissant à ces mesures, l'un des dirigeants du Hamas, Abdelaziz Al-Rantissi, a estimé que M. Bush était «l'ennemi numéro un de l'Islam». Des activistes des Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée du Hamas, qui participaient aux funérailles d'Abou Chanab, ont tiré en l'air et scandé : «Tel-Aviv nous arrivons, nous serons des martyrs.» Le raid d'Israël de jeudi était une riposte à l'attentat-suicide perpétré 48 heures auparavant à Jérusalem? revendiqué par le Hamas et le Jihad islamique? qui a fait 20 tués et 130 blessés. Ces deux mouvements ont rompu officiellement vendredi la trêve proclamée unilatéralement le 29 juin par les groupes armés palestiniens, en faisant reposer la responsabilité sur le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Sur le terrain, un activiste palestinien des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa a été tué et deux autres grièvement blessés quand des soldats israéliens ont ouvert le feu sur eux alors qu'ils se trouvaient sur le toit d'un hôpital à Naplouse, selon des sources sécuritaires palestiniennes et militaires israéliennes. La cellule de ce groupe, à laquelle appartenait l'activiste, a, à son tour, annoncé la fin de la trêve. Cette mort porte à 3 425 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada, dont 2 567 Palestiniens et 797 Israéliens. Dans ce contexte de nouvel engrenage de la violence, le conseiller politique du président égyptien Hosni Moubarak, Oussama al-Baz, a rencontré à Ramallah (Cisjordanie) les dirigeants palestiniens Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, puis le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom à Tel-Aviv.