Mesure 118 maîtres artisans des trois wilayas des Aurès, Batna, Khenchela et Oum El-Bouaghi, ont été radiés, en 2004, du registre de l?artisanat tenu par la Chambre de l?artisanat et des métiers (CAM). «Perpétuant le marasme dans lequel est plongé ce secteur, considéré pourtant comme un humus pour le développement de la PME, ces radiations représentent beaucoup de pertes», affirme le directeur de la CAM qui souligne que ce chiffre correspond presque au tiers des nouvelles inscriptions, estimées, pour la même période, à 401. La plupart des radiés passeront au secteur informel pour échapper aux charges du fisc et de la Caisse d?assurance des non-salariés (Casnos), souligne le même cadre, qui invite et appelle les administrations de ces deux organismes à réserver un «traitement spécial» à ces professionnels libéraux, en adéquation avec l?effort des pouvoirs publics consenti pour le sauvetage et la promotion de ce secteur fragile, à travers notamment la nouvelle approche du développement rural. Pour le directeur de la CAM, il est incompatible, avec la politique de soutien, de continuer à soumettre à une imposition «statique» tous les artisans, qu?ils soient bijoutiers ou potiers fabriquant occasionnellement de tadjines (plats d?argile pour la galette), ou de fixer des pénalités de retard allant de 75 à 100% pour les payeurs retardataires des cotisations Casnos. En 2003, le Fonds national de promotion des activités d?art traditionnel (Fnpaat) a accordé 3 millions de dinars, dans le cadre du programme de développement rural, pour la création de 30 ateliers de métiers artisanaux, dont 16 implantés dans la seule commune enclavée de Lemsène (Batna). L?année écoulée, ce nombre a atteint 45 ateliers et, en 2005, il devrait dépasser la soixantaine, a ajouté le directeur de la CAM, précisant que des mesures d?accompagnement doivent être initiées pour «protéger et pérenniser» cet important investissement social. Il citera notamment l?opportunité d'accorder des délais de grâce fiscale et parafiscale aux nouveaux artisans comparables à ceux des microentreprises de jeunes. S?inscrivant dans le cadre de la mise en ?uvre de l?intercomplémentarité des secteurs, la CAM de Batna vient de signer une convention-cadre avec la direction de wilaya de la formation professionnelle portant sur la généralisation aux campagnes de la formule de la formation par apprentissage. Selon cet accord, la CAM assure la formation et le suivi, alors que la direction de la formation prend en charge l?organisation des examens d?évaluation et la délivrance des diplômes. Il est également question de l?organisation de journées d?information et d?expositions exclusivement consacrées à l?artisanat traditionnel. Depuis janvier 2005, la CAM s?est séparée des deux wilayas de Khenchela et d'Oum El-Bouaghi pour concentrer son action sur Batna, cinquième plus importante wilaya du pays avec un million d?habitants, et ce, selon le nouveau découpage des compétences territoriales des CAM introduit par le ministère de la PME et de l?Artisanat.