Société Cette nouvelle formule de vente proposée par les différents commerçants est, pour bon nombre de citoyens avertis, une sorte d?attrape-nigaud. Après une apparition timide au début des années 1990, dans le sillage de la libéralisation du commerce, les soldes, cette formule qui consiste à «casser» les prix pour mieux vendre des marchandises, tendent à se généraliser à Oran où les commerçants n'hésitent pas à recourir à cette pratique en vue d'attirer des clients potentiels et les fidéliser. Ce constat est surtout valable au niveau du quartier de Médina J?dida et des grandes artères du centre-ville de la capitale de l'Ouest, où le commerce est roi. En vogue depuis plusieurs décennies dans les sociétés de consommation où l'activité commerciale est régulée par la logique implacable de la concurrence loyale, les soldes pratiquées à Oran, à l'instar des grandes villes du pays comme Alger, Annaba, Constantine et autres, sont loin de refléter, toutefois, la vitalité de l'activité mercantile où le commerce informel (trabendo) constitue un «concurrent redoutable et déloyal», estiment des personnes très au fait des réalités de ce segment de l'activité économique. D'autres qualifient cette pratique de formule «attrape-nigaud», en étayant leur affirmation par le fait que les commerçants n'indiquent pas, «contrairement aux usages dans ce secteur, les prix initiaux des marchandises soldées». Le client est, dans ce cas de figure, «tout simplement berné», déclare un citoyen qui estime avoir été victime, à maintes reprises, de ce procédé peu loyal. Cette formule s'est généralisée, en fait, à la fin des années 90, avec l'entrée en force du commerce de la friperie qui a désarticulé le marché de l'habillement où les soldes sont devenus à la mode, indique-t-on dans les milieux professionnels de ce créneau commercial. Ces mêmes milieux relèvent que les soldes qui, généralement, ne sont pratiqués dans les sociétés de consommation qu'en certaines périodes de l'année, sont, en revanche, systématisés par les commerçants oranais. Ce qui constitue, selon eux, un argument supplémentaire de leur manque de sincérité. Un tantinet nostalgiques des temps anciens, les commerçants estiment, pour leur part, que la vente à crédit, très usitée dans les quartiers populaires et les localités rurales, était un procédé plus avenant car basé sur la confiance mutuelle où le client, à défaut d'être «roi», n'était pas «ciblé» pour autant comme un pigeon.