Conflit Depuis le début de la semaine, le torchon brûle entre le WB Aïn Bénian (Régionale I) et le wali délégué de Chéraga à cause d?une histoire de panneaux publicitaires. Sans avertir au préalable les dirigeants du club de Aïn Bénian, le wali de Chéraga aurait ordonné que les quatre ou cinq panneaux publicitaires qui ornent le stade communal soient enlevés sous prétexte que leur emplacement n?est pas conforme à la loi sur l?utilisation des espaces publics à des fins publicitaires. Or ces panneaux, vantant les produits d?entreprises privées (Wouroud, ACI,?), sont le fruit de longues et âpres négociations entre les dirigeants et leurs partenaires pour permettre au club de survivre grâce à l?apport de ces derniers. En effet, depuis le début de la saison, aucun centime de l?APC et aucune subvention n?ont atterri dans les caisses du club, ce qui a contraint les dirigeants à aller voir ailleurs afin de permettre à leurs athlètes des différentes sections de démarrer la saison dans de bonnes conditions et ne pas déclarer forfait. En contrepartie de l?argent des sponsors, le club a érigé quelques panneaux autour du stade de Aïn Bénian. Aujourd?hui, les dirigeants sont dans l?embarras vis-à-vis de leurs donateurs, car ils sont contraints d?enlever les panneaux donc de rembourser éventuellement l?argent qui a été versé à l?association. Pourtant, avant-hier, un accord a été trouvé entre la direction du club et le wali délégué de Chéraga, malheureusement le lendemain (hier) il y a eu retournement de situation et c?est la force publique qui a dû intervenir pour enlever les panneaux de la discorde. Les dirigeants, eux, ne veulent pas abdiquer et comptent toucher toutes les autorités (ministère de la Jeunesse et des Sports, wali d?Alger, voire la présidence) pour se faire entendre, car il est anormal de sanctionner une association qui ?uvre au bien-être et à la prise en charge de la jeunesse de la commune. D?autant plus que l?argent de l?APC n?arrive toujours pas et que cela fait six mois que la saison a débuté. D?où aurait-on ramené le budget nécessaire pour couvrir les besoins de fonctionnement du club et des athlètes (équipements, restauration, transport, salaires des staffs techniques, primes des joueurs,?), sans l?aide des sponsors privés ? Que les autorités débloquent le budget du club, cela permettra au moins aux dirigeants de «rembourser» l?argent de ceux qui ont daigné l?aider dans des moments difficiles. De plus, par cette intervention musclée et un peu zélée, les autorités mettent à l?eau deux autres nouveaux projets de sponsoring puisque les panneaux sont déjà en confection. Ce qui est certain, c?est que les pouvoirs publics, s?appuyant sur les nouveaux textes de la loi 10-04, ont tout intérêt à revoir les relations entre les associations sportives qui sont confrontées aux pires difficultés du terrain, notamment sur le plan des finances, et les autorités dont certains responsables installés dans leurs bureaux feutrés ignorent et sanctionnent toute une jeunesse par la simple volonté d?appliquer la loi. Car il y a la loi et l?esprit de la loi. Il y a également le doigté et le sens des responsabilités qui imposent la recherche du consensus dans l?intérêt de la collectivité et non pas le contraire. Au fait, pourquoi les grands panneaux qui ornent le stade du 5-Juillet et qui s?illuminent à plusieurs kilomètres n?ont pas fait l?objet des mêmes applications de la loi ? La question reste posée également pour d?autres enceintes sportives à travers le pays qui n?ont pas fait l?objet de la même rigueur que le pauvre et vieux stade de Guyotville.