Art Une exposition d'arts plastiques regroupant 52 ?uvres et retraçant le parcours de la plasticienne se tient au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Comprenant en majorité des gouaches, technique préférée de Moundjia Abdeltif Benchaâbane, ainsi que des dessins au crayon et au fusain, souvenirs de ses débuts artistiques remontant aux années 70, cette collection comprend des portraits, des paysages ainsi que des tableaux surréalistes «exprimant des états d'âme», selon l'artiste. «Au début, j'ai surtout réalisé des portraits au crayon et quelquefois en utilisant le collage», a indiqué cette architecte et professeur à l'école polytechnique d'architecture, passionnée par l'art dès son jeune âge, qui est passée du figuratif à un genre plus personnel. «Je n'arrive pas à me situer par rapport à une école précise, mais j'ai un genre artistique en rapport avec ma personnalité», a confié l'artiste, dont la palette est passée des couleurs vives à des monochromes et quelquefois à des compositions harmonieuses à trois tons. Parlant de la thématique, Moundjia a confié «ne pas avoir traité un seul sujet» mais essayé de peindre «tout ce qui m'intéresse», particulièrement le patrimoine architectural d'antan qu'elle peint avec beaucoup de précision mais aussi avec une note très poétique. «Je parle aussi de la femme, cette source de vie et de transmission de la culture au sens le plus large, véritable mémoire et gardienne des us et coutumes dans la société», a précisé l'artiste, qui avoue donner libre cours à son imagination, à sa «sensibilité car exerçant un métier très scientifique». Composés selon une technique personnelle, ses tableaux, un assemblage de pièces, «un esprit de mosaïque», selon son expression, aux lignes pures, dont ceux portant les titres de Rêverie, Ambiance verte, Sagesse et Halte, de style impressionniste, teintés parfois d'une touche de surréalisme, expriment, selon l'artiste-architecte, «le monde intérieur, les sensations, les sentiments et même un peu la rêverie». Au sujet des ?uvres de Moundjia, le peintre Farid Bouchama parlera plutôt de construction, soulignant à ce propos qu'«entreprendre une ?uvre artistique, c'est comme entreprendre la construction d'une demeure. Comme une demeure se doit d'être solide, confortable et agréable, c'est finalement le même principe pour l'art pictural : pouvoir le contempler sans se lasser et pouvoir déambuler, se perdre dans ses méandres, se taire en caressant ses murs... Donc en faire son propre jardin à l'abri de la chose éphémère qu'est la vie... Et qui mieux que l??il d'un architecte pour nous faire visiter de son regard sa propre demeure ?» Diplômée de l'Epau, lauréate du Master's Degree in Architecture in Urban Landscape obtenu aux USA, ayant aussi une expérience en informatique, Moundjia Abdeltif Benchaâbane, dont c'est la première exposition individuelle, compte de nombreuses participations à des rencontres d'art collectives et projette de présenter ses ?uvres, prochainement, à l'hôtel Sofitel.