L?humanité, riche et diverse, tend à se perdre, à perdre sa spécificité et sa dimension plurielle. Confrontée à la mondialisation, elle a tendance à se standardiser, à devenir, par la force des choses, unique et identique. L?uniformisation des sociétés menace, à coup sûr, la diversité culturelle ; celle-ci est vouée à disparaître face à l?expansion effrénée de la mondialisation. Dans le refus des différences, l?Autre, le minoritaire, se retrouve exclu, marginalisé ; point reconnu par la grande collectivité, la majorité, il se perd, s?éteint dans la non-acceptation. Il est condamné à survivre dans l?isolement, loin des réalités présentes. Car pour tenir un rôle permanent et agissant dans le concert des nations, il faut se conformer aux principes du nouvel ordre international, il faut épouser le modèle : celui qui ne reconnaît pas la particularité de l?Autre rejette donc la diversité. La mondialisation, appuyée par les grandes puissances économiques, est, en fait, une autorité exercée par le dominant (les Etats riches) sur le dominé (les Etats pauvres) ; il s?agit d?un nouveau type de colonialisme dont l?objectif consiste à assimiler la minorité à la majorité. Et face à la mondialisation, l?humanité s?appauvrit au plan culturel. Son identité plurielle se réduit à une entité vidée de l?intérieur. Parce que le nouvel ordre international refuse de reconnaître le droit à la différence et donc à l?existence de la diversité culturelle. Il refuse l?Autre dans sa différence jusqu?à l?exterminer culturellement. Les échanges culturels se font unilatéralement. D?où l?urgence de réfléchir, au sein de l?Unesco, à des mesures pour protéger, faire fructifier la diversité culturelle et réguler en conséquence la circulation des identités culturelles des peuples.