Budget 2 milliards de dinars seront destinés à financer un colossal projet dans une région où 500 millions de dinars ont été déjà consommés? pour rien. «La zone franche de Bellara sera reconvertie en zone industrielle», a révélé Mohamed Kerrat, directeur des services d'appui aux industries au ministère de l'Industrie qui renvoie cette reconversion à deux raisons. D'abord, l'adhésion imminente de l'Algérie à l'OMC, d'où l'inutilité de facto de toute zone franche. Ensuite, le problème du foncier industriel qu'il faut, impérativement, régler pour atténuer un tant soit peu la frilosité des investisseurs, tant nationaux qu'étrangers. «Un plan d'aménagement sera fin prêt dans quelques semaines et sera soumis au gouvernement», a déclaré M. Kerrat, ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Située en retrait, à quelque 40 km de la ville de Jijel, la zone de Bellara s'étend sur une superficie de 524 ha. «Il s'agit du plus grand complexe en Algérie hors hydrocarbures», a précisé ce cadre du ministère de tutelle. Depuis 1997, date de son lancement par décret, la zone de Bellara a fait l'objet de plusieurs promotions de concessions, mais toutes les tentatives étaient vouées à l'échec. 500 millions de dinars ont été ainsi déboursés pour un projet qui ne verra jamais le jour. Et ce n'est que le 2 décembre 2004 que le gouvernement a chargé le ministère de l'Industrie de préparer un plan d'aménagement, d'élaborer les textes régissant la future zone et de désigner une entité qui va s'occuper de sa gestion. Selon M. Kerrat «le coût de la reconversion est estimé forfaitairement à 2 milliards de dinars». Il ajoutera que cette zone industrielle ne ressemblera pas à une sorte de ghetto industriel, mais sera plutôt une ville industrielle au sens propre du terme. Des parcelles pour usines avec des services de proximité tout autour (points d'achat, télécommunications, assurances, centres de soins?). Ce projet colossal aura comme principal objectif, de l'avis de M. Kerrat, d?absorber l'émergence future des investisseurs et de régler dans une large mesure l'accroc du foncier industriel. Au sujet des risques majeurs qui pèseront éventuellement sur le tissu urbain, l'intervenant a assuré que la future zone industrielle de Bellara «sera loin d'être un deuxième Hassi Messaoud ou un deuxième Arzew, car elle se trouve très loin des agglomérations urbaines».