Le programme de réhabilitation des zones d'activités industrielles s'inscrit dans le cadre de la mise à niveau de l'environnement global ou immédiat de l'entreprise. L'opération a commencé depuis 1999. Beaucoup d'efforts ont été consentis par l'Etat qui a dégagé les crédits nécessaires et arrêté des programmes spéciaux destinés à financer ces actions de viabilisation. D'ici à la fin du programme prévu pour l'année 2009, l'Etat aura consacré une enveloppe estimée à 25 milliards de DA. Jusque-là, le ministère de l'Industrie a concrétisé 81 opérations de réhabilitation des zones industrielles et d'activités. Quatorze sont en cours de réception alors que vingt autres seront lancées dans les 15 jours à venir. C'est le bilan établi par Mohamed Kirat, directeur des services d'appui à l'industrie au ministère de l'Industrie, sur le programme de réhabilitation des zones industrielles et d'activités mis en œuvre par les pouvoir publics. Pour la réalisation de ces activités, le ministère a bénéficié de plusieurs enveloppes des différents programmes. Ainsi, le premier PSRE (Plan de soutien à la relance économique) 2001-2004, a réservé un montant de 3,7 milliards de DA à la tutelle. Cette enveloppe a permis l'achèvement de 39 opérations. “C'est l'un des rares secteurs qui ont consommé la totalité de la somme avant terme”, relèvera M. Kirat. Dans le programme de soutien à la croissance 2005-2009, le département de l'industrie s'est vu octroyer 8,5 milliards de DA. À cela, il y a lieu d'ajouter, soulignera M. Kirat, qui est intervenu sur les ondes de la Chaîne III, le programme présidentiel, destiné aux sept wilayas des Hauts-Plateaux, à travers lequel le ministère a également bénéficié de 5 milliards de DA. Plus de 2 milliards de DA ont été en outre prélevés du programme spécial pour le développement des wilayas du Sud. Une autre somme évaluée à 5,3 milliards de DA a été ponctionnée aussi du programme élargi, spécial Hauts-Plateaux. “Il faut dire que c'est un budget conséquent en comparaison aux prévisions que nous avons effectuées il y a cinq ans”, affirmera le directeur. Pour le programme présidentiel au profit des sept wilayas des Hauts-Plateaux, les travaux ont déjà démarré au mois de juillet dernier. Or, ceux du programme élargi qui touchera près de 19 wilayas n'ont pas encore été entamés. Les études sont en cours de finalisation. Celui des 10 wilayas du Sud verra les travaux lancés bientôt. La création de zones industrielles et d'activités dans les régions des Hauts-Plateaux et au Sud s'inscrit dans le Cadre du schéma national de l'aménagement du territoire (Cnat). “Nous devons évoluer de ce fait en parallèle avec ce schéma. Nous ne devrons pas sortir de ce contexte”, expliquera M. Kirat. Pour cela, le ministère de l'Industrie est en train d'élaborer un schéma directeur des zones industrielles et des zones d'activités qui prendra en charge toutes les perspectives de développement, de création et/ou de redéploiement de ces espaces à l'horizon 2025. Par conséquent, dans les 20 années à venir, indiquera ce responsable, toute action dans ce sens doit être planifiée dans le cadre de ce schéma directeur qui sera approuvé par le gouvernement par décret dans les prochains mois. Ce document sera, avouera M. Kirat, une annexe au Cnat. Le ministère tient compte, faut-il le préciser, des aspects liés à la protection de l'environnement, à la proximité de ces zones des agglomérations urbaines et des spécificités des régions. En termes plus clairs, la rentabilité de la zone, avant la création de celle-ci, doit être étudiée au préalable. Pour celles implantées dans des zones urbaines, il est prévu, selon M. Kirat, des espaces de redéploiement dans l'arrière pays, principalement dans les Hauts-Plateaux. Une manière de pousser les entreprises en activités dans ces zones de se délocaliser vers la région des Hauts-Plateaux en leur assurant, évidemment, des avantages et des conditions attractives. Ce même schéma prévoit, par ailleurs, trois grandes zones industrielles, dites intégrées dans la région des Hauts-Plateaux comme celle qui est projetée à Bellara (Jijel). Il s'agit de zones de grande superficie qui, en plus des activités industrielles, englobent tous les services de proximité. Pour celle de Bellara, le ministère est, indiquera M. Kirat, au stade des retouches techniques finales avec les services de la wilaya. Une chose est certaine, les études d'exécution ont été achevées et les crédits d'un montant de 2,7 milliards de DA sont d'ores et déjà dégagés pour ce projet. Cette somme ne permettra, toutefois, de réaliser que la moitié de la zone dont la superficie totale est estimée à 500 ha. Il ne reste que l'approbation des services techniques de la wilaya. Dès que ces études sont approuvées les appels d'offres seront lancés dans un délai qui ne dépassera pas deux mois. Sur un autre registre, le premier recensement a enregistré quelques centaines d'hectares d'espaces résiduels, issus des entreprises publiques dissoutes et environ 15 000 ha d'actifs excédentaires, considérés comme espaces non objectivement nécessaires à leur activité. “Ce sont des surfaces que nous pouvons utiliser très prochainement”, assurera M. Kirat. Ces actifs, faut-il le souligner, n'ont pas été utilisés depuis plus d'une décennie, créant ainsi une crise du foncier en Algérie. Mais une fois ces espaces repris, la pression baissera pendant au moins trois ans, estimera M. Kirat . Badreddine K.