Prison Le scandale de corruption au sein du football allemand a pris, samedi, une nouvelle dimension avec l'emprisonnement du jeune arbitre au c?ur de l'affaire et l'intervention du président de la Fifa, le Suisse Joseph Blatter. À Berlin, la justice a frappé un grand coup en procédant à l'arrestation du jeune arbitre au coeur du scandale, Robert Hoyzer, 25 ans, accusé d'avoir truqué des matches au profit d'une mafia de parieurs croates, dont les chefs, trois frères, sont emprisonnés. Hoyzer avait reconnu avoir manipulé au moins quatre matches (un de Coupe d'Allemagne, un de 2e et deux de 3e division). Selon le mandat d'arrêt délivré à son encontre par le Parquet pour éviter tout risque de fuite, il est soupçonné de «complicité d'escroquerie» dans huit cas. Un juge d'instruction a en conséquence décidé sa mise sous écrou. La Fédération allemande de football (DFB) a licencié un arbitre de 1re division, Torsten Koop, 39 ans, pour n'avoir pas signalé une tentative de corruption à son égard de la part de Hoyzer. M. Koop, qui n'a pas arbitré de matches depuis août dernier en raison d'une blessure, officiait depuis 1996 en 1re division où il a arbitré 83 rencontres. Trois autres arbitres sont accusés par Robert Hoyzer d'avoir trempé dans le scandale. Selon le magazine Der Spiegel, Hoyzer aurait indiqué aux enquêteurs qu'un des arbitres soupçonnés, Dominik Marks, aurait reçu 36 000 euros de la mafia pour avoir manipulé deux matches de 2e et 3e division. Hoyzer a précisé lui avoir remis directement 6 000 euros. M. Marks clame son innocence depuis le début de l'affaire. Vendredi, le DFB avait accordé une forte compensation financière -environ deux millions d'euros- au club de 1re division Hambourg SV, éliminé au 1er tour de la Coupe d'Allemagne par une équipe de 3e division, le SC Paderborn (2-4), un match arbitré et truqué, selon ses propres aveux, par Robert Hoyzer. Sur ce seul match, la mafia des paris aurait empoché 500 000 euros pour une mise de 100 000. Le scandale préoccupe jusqu'aux plus hautes sphères du football puisque le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph Blatter, a annoncé hier que les paris sur les matches seront «tout en haut de l'ordre du jour» de la réunion du Comité exécutif de la Fifa les 7 et 8 mars prochains. Blatter s'est toutefois déclaré «opposé» à une interdiction des paris pour les joueurs, entraîneurs ou arbitres : «C'est tout à fait impossible, car joueurs, entraîneurs et arbitres peuvent très bien faire parier par l'intermédiaire de leur mère, oncle ou tante. Ce dont nous avons beaucoup plus besoin, c'est d'une instance de contrôle qui donne immédiatement l'alerte en cas de mouvements suspects sur le marché des paris».