Nouveauté Arsenal s'est offert une première inattendue en devenant lundi soir le premier club anglais de football à n'aligner aucun joueur de sa fédération, ni sur le terrain ni sur le banc des remplaçants. Le champion d'Angleterre sortant a écrasé Crystal Palace (5-1) dans un derby londonien en alignant six Français, trois Espagnols, deux Néerlandais, un Suisse, un Allemand, un Camerounais, un Brésilien et un Ivoirien. Il y a cinq ans, Chelsea, une autre formation de Londres, avait présenté une fois un onze de départ 100% étranger, mais avec quatre Anglais sur le banc. Lundi, les deux internationaux anglais titulaires incontestables d'Arsenal, Ashley Cole et Sol Campbell, étaient l'un malade et l'autre blessé. «Je ne regarde pas le passeport des gens, je regarde leurs qualités et leur attitude», a commenté, sans s'émouvoir, Arsène Wenger, l'entraîneur français d'Arsenal. Aucun titre ne commentait vraiment l'événement mardi, préférant s'ébaubir du talent insolent et de l'esprit d'offensive de la «légion étrangère» de Wenger. C'est cette approche clairement assumée qui a conduit le vice-président d'Arsenal, David Dein, à contester radicalement le projet récent de l'UEFA visant à rendre un peu de place aux «nationaux» dans les formations de leur pays. L'UEFA veut que les grands clubs d'Europe aient au moins un jeune formé au club et un autre dans le pays en 2006 parmi leurs 25 meilleurs joueurs. Le nombre doit atteindre progressivement 8 «nationaux» en 2009. Des études montrent que le nombre des «nationaux» a chuté de 30% en dix ans dans les clubs. En Angleterre, seul un joueur sur neuf évoluant en 2003-2004 dans la Premier League avait été formé dans le club qui l'employait. Ils étaient un sur quatre en 1993-1994. Le cas d'Arsenal est là encore exemplaire : Ashley Cole étant l'unique joueur formé au club à avoir intégré l'équipe première ces dernières années.