La star d'Arsenal, le Français Thierry Henry, et l'anonyme de Crystal Palace, Andy Johnson, les deux meilleurs buteurs du championnat d'Angleterre de football, sont opposés avec leurs clubs respectifs, lors de la 27e journée, demain, à Highbury. L'un est célèbre, riche et doté d'un palmarès rare ; l'autre commence tout juste à se faire un nom pour sa première saison en première ligue. Henry, meilleur buteur du championnat l'an passé (30), ne s'attendait certainement pas à être ainsi talonné par ce Johnson, auteur de 28 buts en 2003-2004, mais en 2e division anglaise. Champion du monde 1998, champion d'Europe 2000, le Français, 27 ans (69 sélections, 28 buts), est considéré comme l'un des meilleurs attaquants du monde. Rapide, technique, adroit, “King Henry” séduit par son élégance. Il a aussi été le meilleur argument d'Arsenal, lors des deux derniers titres de champion d'Angleterre acquis par le club londonien en 2002 et 2004, deux années où il a fini meilleur buteur. Cette année encore, Henry chasse les records. Depuis le début de la saison, il a aligné 17 buts en championnat (0,65 but par match de moyenne), sans aucun penalty. Surtout, ses 13 passes décisives le placent également en tête de ce classement. Petit (1,70 m), mais vif et précis, Johnson, 24 ans, n'a pas la même “classe”. Mais ses statistiques interpellent. L'accession de Crystal Palace en fin de saison passée porte sa marque. Et l'ancien joueur de Birmingham ne s'est pas arrêté sur sa lancée. Il compte déjà 15 buts (0,60 but par match de moyenne), dont 6 penaltys, mais une seule passe décisive. Ancien international anglais dans les catégories de jeunes, Johnson a été transformé par l'arrivée, à Crystal Palace, d'Iain Dowie en décembre 2003. Le manager a décidé de recentrer celui qui avait raté avec Birmingham un penalty en finale de la Coupe de la ligue 2001 perdue aux tirs au but face à Liverpool. Auteur de plus de la moitié des buts (15 sur 29) de son équipe, qui lutte pour le maintien (17e), Johnson a fini par attirer l'attention de Sven-Goran Eriksson, l'entraîneur suédois de la sélection anglaise. Non retenu en novembre pour le match amical en Espagne (0-1), le joueur de Crystal Palace avait été approché par la Pologne, pays où son grand-père maternel est né. Eriksson a alors réagi et profité du forfait d'Alan Smith pour lancer Johnson mercredi, lors du match amical face aux Pays-Bas (0-0). Une première difficile, où il a dû se contenter de quelques minutes sur le flanc droit de l'attaque anglaise. Mais Johnson est prêt à beaucoup de sacrifices pour mériter sa chance. Restant sur 7 buts lors des 8 derniers matches, contre 2 dans le même temps pour Henry, étonnamment atone depuis le début de l'année, Johnson pourrait bientôt même être en mesure de dépasser le “Gunner”. Un comble pour un fan... d'Arsenal.