Dix ans après s?être retirée de la scène algérienne, dix après avoir quitté l?Algérie, Malika Domrane, l?une des grandes interprètes de la chanson kabyle moderne des années 1970, revient, ce jeudi 24 février, pour un récital à la salle Ibn-Khaldoun. Née à Tizi Hibel, Malika Domrane, au caractère rebelle, refuse d?être une jeune fille douce et effacée. Attirée par le monde artistique, elle commence sa carrière en chantant en kabyle dans une chorale et en écrivant ses premières chansons. Elle se distingue au Festival panafricain d?Alger en 1969 et compose, à quinze ans, le premier titre qui va la faire connaître : Tirga temzi (Rêves d?adolescence), toujours à son répertoire aujourd?hui. Le 19 septembre 1994, quelques jours avant l?enlèvement de Lounes Matoub et l?assassinat à Oran de Cheb Hasni, elle quitte l?Algérie pour s?installer en France. Sa force, pour se maintenir à flot, elle l?a tirée de celle que lui ont donnée, huit années durant, les femmes dont elle s?est occupée lorsqu?elle était infirmière à l?hôpital psychiatrique de Tizi Ouzou. «Elles m?ont donné énormément. Elles me racontaient tout. Tout ce qu?on cache, elles se livraient sans réserve. Elles m?ont beaucoup inspirée dans le choix des thèmes de mes chansons, elles m?ont appris des poèmes dont j?ai fait un recueil», dit Malika Domrane. D?un grand caractère et d?une personnalité forte ? une personnalité profondément ancrée dans le terroir ? Malika Domrane est considérée comme l?une des plus belles voix de la chanson kabyle.