«Idha qal sidek dhib, qul : chh?al smin !» (si ton maître te dit c?est un loup, réponds- lui : comme il est gros !), c?est-à-dire dis que c?est un loup même quand la bête désignée n?est pas un loup ! Autrement dit, le maître, le seigneur, a toujours raison même quand? il a tort ! Le maître, ssid, est le maître même si les gens pieux aiment répéter qu?il n?y a de maître que Dieu : «Ghir Rebbi Huwa Ssid !» Le maître, ce n?est pas seulement celui qui possède l?argent ou qui exerce l?autorité, c?est aussi celui qui peut intervenir pour sortir quelqu?un d?une mauvaise passe : «Rani bin yedik» (je suis entre tes mains), lui dit-on, «ddir biya wach th?eb» (fais de moi ce que tu veux) ! Un proverbe dit même : «Ula h?bit teqdi h?adj-tek, bus lkelb fi famu» (si tu veux arriver à tes fins, embrasse le chien sur la bouche), c?est-à-dire humilie-toi, rabaisse-toi devant les gens bas et vils ! Et effectivement, on se rabaisse, on s?humilie quand on est dans le besoin, quand on doit aider ou sauver un être cher ! La sagesse populaire enseigne aussi que c?est la force et le pouvoir qui font le maître : ne dit-on pas qu?il faut appeler «sidi» celui qui commande, même s?il s?agit d?un chien ? Mais en même temps, on dit aussi : «Kelb, kelb, lawla ?ându qalada dhhab» (un chien reste un chien, même quand il porte un collier en or !) Un autre proverbe dit : «Leh?mar, h?mar, wa law yech?âl ki nnâr» (un âne est un âne, même s?il brille comme du feu !). Ici, ce n?est pas seulement la richesse, la force ou la puissance qui font le seigneur, mais la noblesse des origines, la générosité, les qualités et les vertus morales !