Débat Le rôle de la femme arabe dans la pratique théâtrale a sensiblement régressé. La Bibliothèque nationale a abrité, samedi, à la veille de la Journée internationale de la femme, une rencontre à laquelle des dramaturges femmes ont pris part. Le thème consistait à débattre du rôle de la femme dans la pratique théâtrale. Les protagonistes de la pièce Femmes en guerre de Djaouad Assadi ont relevé la régression sensible du rôle de la femme dans le théâtre arabe ces dernières années en raison du nouveau climat prévalant dans les sociétés arabes, marqué principalement par les guerres et l'extrémisme religieux. L'Algérienne Fouzia Aït El-Hadj, l'Irakienne Chadha Salem et la Libanaise Nadine Djoumaâ sont ainsi revenues sur les conditions dans lesquelles évoluent les artistes femmes, notamment, et sur la situation du théâtre, en général, dans leurs pays respectifs. Mme Chadha Salem a évoqué la dure réalité de la femme artiste en Irak en raison du conflit. Elle relate son quotidien concernant les répétitions qu'elle faisait au théâtre de la faculté, au milieu des explosions dans les rues de Bagdad. L'Algérienne Fouzia Aït El-Hadj a évoqué, de son côté, la dernière décennie durant laquelle l'Algérie a connu des conditions sécuritaires difficiles qui ont eu un impact négatif sur la production artistique. Elle a indiqué également que ces conditions ont permis à la femme algérienne de tenter l'expérience de l'écriture et de la mise en scène théâtrale après qu'elle eut investi les planches, depuis les années 1940, avec l'artiste Kalthoum. Enfin, l'artiste libanaise Nadine Djoumaâ a passé en revue son expérience dans le théâtre pour enfants puis avec le défunt Saâd Allah Ouanous et Djaouad Assadi dans Femmes en guerre. Elle dira que sa participation dans cette dernière pièce exprime son refus de tout ce qui se passe en Irak. Ainsi, les motifs de la crise que traverse actuellement le théâtre arabe ont été évoqués par les dramaturges et le public. Certains l'imputent à la prédominance des chaîne satellitaires et à Internet, alors que d'autres reprochent à l'Etat d'avoir négligé la prise en charge de l'aspect éducatif et esthétique de la production artistique. A rappeler que Femmes en guerre de Djaouad Assadi sera présentée mercredi prochain au Théâtre national dans le cadre des festivités de la Journée mondiale de la femme.