“La participation des femmes à la vie politique”. C'est le thème de la session de formation-sensibilisation qui s'est déroulée du 20 au 22 décembre dernier, au Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap), à Alger. Organisée par l'Institut international de recherches et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme (UN-Instra) et le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar), la rencontre s'inscrit dans le cadre d'un projet 2008-2009 portant sur le “renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et au processus de prise de décision en Algérie, au Maroc et en Tunisie”, qui est financé par l'Espagne. Elle s'est distinguée par l'implication directe de la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine (MDCFCF), Nouara Djaâfar et de ses services. La journée du dimanche a été consacrée au “genre et (à la) politique”. Les représentantes de UN-Instra et Cawtar, Boutheïna Gribaâ et Aïcha Zinaï, ainsi que les formateurs tels qu'Abdelkrim Hizaoui (Tunisie) et Ghania Mouffok (Algérie), se sont succédé pour exposer la situation de la participation de la femme à la vie politique en Algérie et au Maghreb, présenter l'état des lieux du couple genre-médias dans le monde et dans la région arabe, approcher les produits médiatiques (articles…) sous l'angle du genre. Outre les débats et les exercices de groupes qui ont suivi, la première journée s'est également distinguée par l'intervention de Nadia Bellal, consultante genre au MDCFCF, traitant de la situation et des perspectives concernant la relation entre les femmes et le politique en Algérie. L'experte a d'emblée relevé que “le politique en Algérie reste l'apanage quasi exclusif des hommes”. Dans l'approche genre dans le traitement de la question du pouvoir des femmes, Mme Bellal a abordé particulièrement la stratégie nationale et le Plan national pour la promotion et l'intégration des femmes (Panpif), initiés par le département de Nouara Djaâfar pour la période 2009- 2012. Selon elle, le Panpif vise “l'intégration de la dimension genre” et “l'amélioration du statut social, juridique et politique des femmes, dans la perspective du développement durable”. La seconde journée s'est penchée sur le genre et les médias, donnant ainsi l'occasion aux participants de débattre sur la participation politique de la femme, le poids des préjugés et les mentalités, de même que sur les “stéréotypes sexistes” et les “normes déontologiques universelles”. Cette journée a enregistré la présentation du rapport “Médiatisation de la participation politique de la femme, en Algérie”, par l'universitaire Abdelwahab Boukhenoufa, ainsi que des travaux de groupes et d'ateliers, y compris le montage d'un dossier journalistique sur la participation politique de la femme. On notera également l'intervention pertinente de la journaliste-formatrice Ghania Mouffok qui, dans “Représentations et stéréotypes dans les médias algériens”, a attiré l'attention sur le discours dominant développé sur ce registre, mais aussi sur les images véhiculées de “la femme déféminisée ou asexuée”, des “femmes- troncs, sans corps”, de la femme " marchandise " et des femmes “victimes de la violence ou du code de la famille”. Cela sans perdre de vue ce basculement de “l'image de la femme victime à l'image de la femme complice de son état”, lorsque celle-ci se tait et a du mal à dénoncer son agresseur. Le dernier jour, la session a accueilli seulement trois femmes élues, Nadia Chouitem, Farida Ilimi et Nadira Sadok, respectivement députée PT, députée FLN et présidente de l'APC de Bousfir, wilaya d'Oran (élue locale FNA). Cette journée a pourtant permis aux organisateurs de réaliser une expérience nouvelle, à travers la simulation d'une conférence de presse animée par les 3 femmes responsables, à la veille de l'adoption de la loi organique, la rédaction d'un compte-rendu de la rencontre et les discussions-échanges qui s'en sont suivies. Une expérience à rééditer…