Médecine d?apothicaires isolés, de carabins solitaires, la phytothérapie, ou traitement des maladies par les plantes, connaît chez nous un net regain d?intérêt qui s?explique par un contexte de pauvreté visible et par un reliquat de croyances pugnaces. A Alger, comme ailleurs, l?herboriste offre aux patients des remèdes à base d?herbes et d?essences curatives, censées les soulager. Cette pharmacopée traditionnelle, transmise souvent de manière empirique, suppose qu?au préalable, on possède une connaissance avérée des plantes et de leurs vertus médicales. Il faut dire que notre pays recèle une flore médicinale très variée (des centaines d?espèces) qui favorise la pratique de ce métier. Et, curieusement, c?est là que le bât blesse, l?herboriste ne jouit pas encore d?une réelle crédibilité auprès de la communauté scientifique pour qui, la phytothérapie demeure une médecine de fortune reposant sur une vieille sagesse ancestrale. L?argument est d?autant plus recevable lorsque l?on constate que chez beaucoup d?herboristes, le postulat est simple : «Tout ce qui est naturel est inoffensif.» Le risque est là, car les plantes sont toxiques et peuvent être nocives associées à d?autres herbes. Il faut se garder des illusions et des dangers d?une thérapie qui demeure encore archaïque. D?où la nécessité de mieux veiller à codifier l?exercice de la profession, de la doter d?une éthique et de critères de compétence clairs. Le rôle moyen d?un phytothérapeute consiste à mieux évaluer le potentiel thérapeutique. En définitive, il n?est pas excessif de requérir une formation professionnelle comme cela existe en Europe ou aux Etats-Unis par exemple.